Les propositions municipales pour stopper l’hémorragie

Un an après son lancement, comme prévu, le maire de Saint-Omer est revenu sur le Grenelle du Commerce et a fait le point sur les initiatives pour dynamiser le commerce intra-muros qui en a grand besoin.

Les propositions municipales pour stopper l’hémorragie

 

D.R.

Parmi les commerçants et les techniciens.

Un programme dense, cohérent et planifié a été présenté trois heures durant à l’assistance, une trentaine de participants moitié commerçants, moitié élus et techniciens. Le premier adjoint, Frédéric Sablon, a exposé le nouveau stationnement prévu pour assurer une rotation dans certaines zones sensibles : des détecteurs affleurant l’asphalte renseignent sur le temps d’arrêt du véhicule. Trente minutes gratis, au-delà la police municipale intervient et sanctionne. Ce système, baptisé “SO park and shop”, fonctionne à merveille à Courtrai. Christophe Molin, directeur de l’Agence d’urbanisme, a évoqué les deux chantiers pour faciliter l’accès à la gare en 2017 : la passerelle piétons au-dessus de l’Aa dans le bas de la rue de Dunkerque et le boulevard urbain de l’avenue de l’Europe (Brockus) à la rue Rembrandt (Longuenesse). Après ces travaux, le parking de l’Europe sera aménagé tandis que la gare accueillera plusieurs services : entre autres un espace “petite enfance”, une plate-forme pour le télétravail.

François Decoster est convaincu que l’embellissement du centre-ville dopera la fréquentation touristique dont profiteront les CHR (cafés, hôtels et restaurants) et les autres commerces. C’est le fameux projet structurant des trois places dont l’aménagement durera trois ans, de 2016 à 2019. Près de là, l’immeuble Ribot (legs de l’ancien ministre) deviendra la Maison du tourisme (et d’interprétation du patrimoine) en fin 2018. Pour compenser les places de stationnement supprimées, un vaste parking sera créé au pied des remparts, avec l’installation d’un ascenseur pour rejoindre la ville haute. Toujours pour le centre-ville, quatre autres dossiers sont sur le feu ou déjà en cours d’exécution : la rénovation de l’hôtel de ville et de son théâtre à l’italienne (2015 à 2018), le projet Banque de France (démarrage fin 2016) avec ses onze logements et ses 460 m² de surfaces commerciales côté Place Foch, la Maison du développement économique dans les locaux actuels de la CCI et la Maison de l’habitat durable sur l’actuel office du tourisme. Pierre Heumel, adjoint au logement et aux finances, a développé l’intérêt de cette dernière structure, notamment pour les ménages à faibles revenus dont les factures énergétiques pèsent trop dans le budget.

ML

Christophe Molin (directeur de l'Agence d'urbanisme), François Decoster (président de la CASO) et Bruno Lee (gérant de Coteo).

Hubert Darques, de l’AUD, en charge du développement économique, a fait un état des lieux du commerce à l’échelle du Pays de Saint-Omer. Avec une zone de chalandise qui correspond à une population de 155 000 habitants, le territoire présente de graves déséquilibres en termes de commerces. À partir d’études menées en interne ou par des bureaux d’études extérieurs, les conclusions sont les suivantes : la ville-centre devrait accueillir plus d’activités tertiaires et de lieux de santé, le parc immobilier commercial connaît 20% d’espaces libres qui pourraient intéresser les grandes enseignes nationales (les franchisés), etc. Une mise à jour des documents d’urbanisme s’impose, une charte de “bonne conduite” des commerçants également (stationnement, vitrine, façade…).

Les questions ont porté sur l’emplacement du marché pendant les travaux, sur les animations de fin d’année (quinzaine commerciale, Fête de la bière, festival des Chapeaux verts…), sur l’exonération totale de la CFE (cotisations foncières des entreprises) le long de grands linéaires (exemple : le bas de la rue de Dunkerque à partir de la rue de Valbelle), sur les incivilités et l’insécurité dans le haut de la rue de Dunkerque, etc. Pour le maire, on doit à la fois corriger un manque de lisibilité du centre-ville en réalisant sa métamorphose le temps du mandat. On doit aussi stopper son déclin démographique en promouvant les initiatives privées : par exemple, les 12 appartements dans les locaux Carpentier-Lamarche, rue Faidherbe, ou encore les 24 logements dans l’ancien magasin Fabio Lucci, rue de Calais.