Les producteurs du Nord-Pas-de-Calais s'associent à Saveurs en'or
Cela peut surprendre : si Saveurs en'or contrôle l'origine et la qualité des produits qu'elle estampille, il s'agit toutefois bel et bien d'une marque et non d'un label. Le 20 juillet, Elie Vasseur, un producteur de fraises de la région, accueillait la marque nordiste.
Les producteurs de viande et de lait le savent bien : l’agriculture et l’élevage vivent des temps difficiles. C’est la raison pour laquelle un petit coup de pouce peut être le bienvenu. La marque Saveurs en’or peut éventuellement être une piste. Le principal argument de la marque ? “La visibilité“, répond Elie Vasseur, producteur de fraises et de pommes à Godewaerswelde. “En termes commerciaux, nous ne pouvons pas aider tel ou tel producteur à vendre ses produits, confie Jean-Marie Raoult, fondateur et président de la marque. Saveurs en’or regroupe environ 280 entreprises de l’agroalimentaire, pour près de 900 produits.“
C’est donc aux producteurs de vendre… Et effectivement, ils vendent : “Les entreprises estampillées Saveurs en’or ont augmenté leur emploi, et parfois même plus que doublé leur taille.” La marque est donc un atout de choix pour les agriculteurs, les éleveurs, les artisans et les entreprises agroalimentaires qui font le choix de Saveurs en’or.
Les producteurs de fraises ne tombent pas dans les pommes… Elie Vasseur l’a bien compris. Il est vrai qu’avec ses 6 000 m² dédiés aux fraises en serre – la moyenne des serres de la région dépasse à peine les 2 500 à 3 000 m² –, l’agriculteur a besoin de cette visibilité pour écouler le maximum de fruits : “Au départ, l’exploitation produisait uniquement des pommes. L’investissement pour la serre était de 200 000 €, il faut le rentabiliser… Au début, j’écoulais 70% de mes stocks à la grande distribution. Mais je me suis vite rendu compte que les revenus que j’en tirais étaient plutôt maigres. Aujourd’hui, c’est le démarchage des magasins en direct qui fait l’essentiel de mon chiffre d’affaires (70%). Je complète les ventes notamment par la grande distribution (Auchan, 10%) et la libre cueillette.” En revanche, le producteur ne peut pas baser ses recettes uniquement sur la vente directe aux particuliers : la venue de ceux-ci sur l’exploitation dépend de bien des facteurs. Leur passage est trop aléatoire pour que l’agriculteur y base son chiffre d’affaires. Sans quoi, Elie Vasseur se retrouverait… aux fraises.
Une installation “PBI”
Elie Vasseur a voulu que ses fruits soient protégés de manière bien spécifique : la PBI (protection biologique intégrée) préserve ses cultures de fraises de façon à ce que le moins de produits chimiques se retrouvent dans ses paniers. Pièges à bêtes d’orage, lâchers de prédateurs naturels, tout est bon pour offrir des fraises d’une qualité irréprochable. “Les pucerons restent le principal problème : leur vitesse de reproduction est largement supérieure à celle de leurs prédateurs. C’est le seul cas de figure où on est obligés de recourir à la chimie…” Avec ses plants hors sol, il était impossible que les fraises soient labellisées “Agriculture biologique”.