Les PME du Nord ont intérêt à travailler avec la Belgique

Ce constat d’une proximité économique naturelle entre les entreprises belges et nordistes a été fait à Feignies, lors

Deux entrepreneurs nordistes appréciant de travailler avec les entreprises belges : Laurent Sirot et, au micro, Sandrine Aubois.
Deux entrepreneurs nordistes appréciant de travailler avec les entreprises belges : Laurent Sirot et, au micro, Sandrine Aubois.

 

Nicolas Cavalas, entrepreneur belge. Pour lui, les PME du Nord doivent considérer la Belgique comme un “prolongement naturel”.

Nicolas Cavalas, entrepreneur belge. Pour lui, les PME du Nord doivent considérer la Belgique comme un “prolongement naturel”.

Début juin, dans ses locaux de Feignies, près de Maubeuge, la chambre de commerce et d’industrie Grand-Hainaut a organisé une de ses soirées “Couleurs d’entreprises” qui reprennent un principe initié bien avant la fusion consulaire des trois arrondissements et développé maintenant. Il consiste à inviter des chefs d’entreprise à un repas-débat autour d’un thème donné. Cette fois-ci, le transfrontalier. Extraits du débat.

Un point de vue belge. Nicolas Cavalas, directeur commercial chez Detandt-Simon, à Ghlin (près de Mons), entreprise spécialisée dans l’évacuation de fumée et la production de panneaux photovoltaïques (70 personnes), travaille dans neuf pays. Il juge que la France est “plus protocolaire” dans ses relations. “En France, il y a des cheminements à respecter, des prescripteurs à contacter, une persévérance à avoir pour joindre le décideur directement.” Sur les atouts des entrepreneurs belges : “Je trouve que nous recherchons plus vite le compromis, que nous sommes plus souples et très rapidement dans l’empathie. On aime bien avoir en face de nous des gens réactifs qui

Deux entrepreneurs nordistes appréciant de travailler avec les entreprises belges : Laurent Sirot et, au micro, Sandrine Aubois.

Deux entrepreneurs nordistes appréciant de travailler avec les entreprises belges : Laurent Sirot et, au micro, Sandrine Aubois.

prennent vite des décisions…
Il estime qu’il vaut mieux avoir une filiale en France afin d’être “plus visibles, moins abstraits”. Pour sa part, sa tactique en l’absence de filiale, c’est d’avoir recours à des “commandes tests, sans risque” pour ses clients.
A-t-il un conseil à donner aux entrepreneurs français ? Oui : “Par rapport à d’autres pays européens, c’est simple de travailler avec la Belgique, en particulier avec la Wallonie, francophone et francophile. Notre marché est exigeant mais il recherche davantage le bon rapport qualité/prix que le prix. Je pense qu’avec nous le dialogue est facile et l’accès aux décideurs belges plus direct.
Pour lui, la Belgique doit être “une prolongation naturelle pour les entreprises du nord de la France”. Il est le premier à l’avoir dit sans détour.

Vu côté français. Laurent Sirot, représentant d’Ecoburotic à Anzin (distribution de produits et services autour de l’impression, des consommables informatiques et équipements en bureautique) auprès des PME, a expliqué que sa PME de quelque 300 personnes était présente en Belgique et au Royaume-Uni et comptait des implantations dans toute la France. Sa filiale en Belgique a constitué une première “attaque” de l’international (15% de son CA et 30 salariés en Belgique). Il a reconnu que le droit social belge était “complexe mais abordable”. Pourquoi ce choix de Bruxelles (Enghien) ? “Il n’a pas été compliqué. Les Français y sont accueillis à bras ouverts. Nos équipes wallonnes et flamandes cohabitent sans problème. On a opté pour une méthode commerciale directe et nos interlocuteurs, en Belgique, sont autonomes et ne changent pas tout le temps. J’ajoute, à propos de nos clients flamands, qu’ils sont plutôt fidèles à leurs fournisseurs et qu’ils ne sont pas hostiles aux Français contrairement à ce que l’on imagine.” Il a confié que le marché tertiaire anglais (Kent), s’il est tout aussi proche, est beaucoup plus difficile à conquérir que le marché belge. Il recommande fortement le Benelux aux entreprises françaises.

Une vieille histoire. Autre témoignage venu de France, celui de Sandrine Aubois, directrice générale de l’entrepris MCH de Marpent (val de Sambre), une PME de 25 personnes tournée vers les donneurs d’ordre de l’industrie. Son métier : maintenance, mécanique et chaudronnerie, réalisation de petit outillage et d’équipements pour site industriel (passerelles, trémies…). L’entreprise a bientôt 30 ans et travaille avec la Belgique depuis le début. Des équipes permanentes ont d’ailleurs été organisées chez des clients belges. Son CA avec la Belgique est d’environ 25%. “Nos prestations sont les mêmes. C’est vrai qu’il est effectivement plus facile d’accéder aux chefs d’entreprise, il y a moins de barrages, notamment téléphoniques”, a-t-elle raconté. Est-ce compliqué sur le plan administratif ? “L’Europe n’a pas simplifié ni compliqué les choses. Des prestataires s’occupent pour nous du fiscal et du social, ça nous simplifie la tâche.”

Mons 2015 à l’horizon. Un site internet présente l’opération “Mons, Capitale européenne de la culture”. Retenons simplement qu’un “club entreprises” a été mis en place ainsi qu’un challenge consistant à rassembler 2 015 entreprises de Belgique et de France et à réunir une somme de 2 millions d’euros grâce aux adhésions. Ce club invite les entreprises à devenir des business ambassadeurs. Une assemblée de chefs d’entreprise belges existe déjà et, côté Sambre- Avesnois, on note une volonté de se mobiliser pour cet événement qualifié “d’événement du siècle pour Mons” par Nicolas Cavalas. Ce soir-là était invitée Caroline Kadziola, directrice de la communication de la Fondation Mons 2015.