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Les offres d’emploi sont là en Moselle, les candidats beaucoup moins...
Synergie, 1er groupe français indépendant et 5e réseau européen de services RH a présenté les dernières tendances de recrutement en région Grand Est, et plus particulièrement en Moselle. Bilan 2021 et perspectives 2022.
Au-delà des chiffres, il y a assurément de grandes points à tirer du récent baromètre de Synergie. CDI, CDD, intérim : que dit l’analyse de l’année 2021 ? La synthèse établie porte sur des milliers d’offres d’emploi hebdomadaires, tous secteurs et toutes entreprises confondus. Elle permet de détecter avec précision les évolutions de l’emploi en Moselle. Dans le département, comme dans beaucoup d’autres zones géographiques, le recrutement a retrouvé du souffle, après une année 2020 marquée par les confinements liés à la situation sanitaire. On se situe sur ce créneau des embauches à un niveau revenu à celui d’avant crise.
De trop fortes prétentions salariales des jeunes
Des secteurs portent cet afflux d’offres. Particulièrement dans les transports/logistique, les services (à la personne, aide à domicile) et l’informatique. Mais, ce sont ces filières, lesquelles présentent de réelles perspectives de débouchés et d’opportunités professionnelles, qui subissent en Moselle une pénurie de main-d’œuvre. Un paradoxe. Cela est complété et confirmé par les notes de conjoncture de Pôle emploi, où de nombreux secteurs affichent l’item «100 % de difficultés de recrutement». Pour pléthore d’entreprises et de branches entières, c’est ici un vrai problème, pour l’immédiat, mais aussi pour un plus long terme. L’analyse de Synergie observe également l’emploi des jeunes et des seniors. Les jeunes diplômés sont bien présents sur le marché de l’emploi mosellan. Beaucoup de postes dans l’informatique leur tendent les bras… mais ne trouvent pas preneurs. Ou du moins, de manière moindre, avec pour conséquence, les mêmes carences observées. Dans cette offre qui ne rencontre pas, ou peu, la demande, un frein majeur apparaît, soulevé par beaucoup de chefs d’entreprise : les prétentions salariales, au sortir de l’école, de ce jeune public, ne correspond pas à la réalité du marché. En clair, leurs ambitions en la matière sont souvent en inadéquation avec les possibilités d’entreprises, lesquelles voudraient les embaucher.
Les seniors, appréciés pour leur expérience et leur aspect opérationnel
Quant aux seniors, la tendance diffère. Les 50 et + sont actuellement très prisés des entreprises en Moselle. Leur expérience, leur capacité à être rapidement opérationnels, leur savoir-faire sont d’authentiques atouts. Particulièrement pour des postes dans la maintenance, les transports, l’expertise, le management et les ressources humaines, les fonctions de cadres et assimilés. Sur un autre registre, le décryptage sur les contrats proposés mérite attention. Quand des postes en CDI sont le plus souvent dévolus à ces cadres, parce que l’entreprise cherche avant tout une stabilité, le parcours est plus séquentiel pour les emplois de salariés où l’on retrouve le chemin plus classique : intérim puis le CDD pour finaliser la collaboration par le traditionnel CDI. Enfin, et on y revient, relativement aux métiers en tension, le baromètre livre ce verdict. Ce ne sont pas actuellement en Moselle quelques secteurs qui sont en tension, mais tous les secteurs. Raison, on l’a vu : l’afflux d’offres pour tout métier ne parvient pas à s’équilibrer avec le défaut de candidats. Le déficit est grandissant. C’est une source d’inquiétude. Dès lors, on peut légitimement être interrogatif : pourquoi et comment y remédier ? Il demeure une carence dès l’orientation scolaire. Encore trop de jeunes sont mal orientés, du moins vers des filières sans débouchés… et bouchées. Quand d’autres filières attendent leurs postulants. Le remède consisterait à mieux former en amont vers les métiers qui recrutent.
Start-up nation et économie réelle
Reste à convaincre les familles… Les efforts colossaux de nombreuses branches professionnelles pour mieux vendre leurs métiers commencent à porter leurs fruits, mais on part de loin, bien loin. C’est ici, une spécificité culturelle hexagonale. Le baromètre de Synergie livre une conclusion gris-clair gris-foncé pour 2022. Pas d’optimisme béat, malgré de bons indices, comme le recul du chômage, les créations d’entreprises en progression et les défaillances en net repli. 2022 sera en effet toujours marquée par des difficultés importantes de recrutement. La crise n’y est pas étrangère, mais, elle n’aura été finalement qu’un accélérateur d’une tendance vue depuis plusieurs années. À laquelle il faudra bien s’attaquer un jour ou l’autre. Pas par des intentions, mais bien par des actes. Laisser des filières en jachère est tout, sauf bon, pour l’économie, et plus particulièrement l’économie de proximité, locale, celle des TPE où se cristallisent 80 % de l’emploi en Moselle. La start-up nation est un louable projet, mais le terrain de l’économie réelle et pérenne n’est pas à oublier.
Pour aller plus loin :
https://www.synergie.fr/
RH
Comme Ressources Humaines. Chez Synergie, le vocable regroupe intérim, recrutement, formation, conseil, inclusion et diversité.