Les natifs du Nord-Pas-de-Calais attachés à leur région
Si neuf habitants sur dix sont nés en région, le poids démographique de celle-ci ne cesse de reculer en France en raison notamment d’une faible espérance de vie. L’Insee note que les Nordistes les plus mobiles sont les cadres.
Il y a trois ans, un sondage TNS Sofres soulignait le fort sentiment d’appartenance des habitants du Nord-Pas-de-Calais à leur région. A l’époque, le sondage précisait que ce sentiment était encore plus fort chez les habitants nés dans la région… Cette fois c’est une étude de l’Insee ayant porté non pas sur un échantillon de quelques individus mais sur l’ensemble de la population résidant en Nord-Pas-de-Calais qui vient confirmer ce qui n’était qu’un sondage d’opinion. Les Nordistes sont bel et bien attachés à leur région. Environ “neuf habitants du Nord-Pas-de-Calais sur dix sont nés dans la région”, conclut l’institut de statistique. Plus précisément, 86,6% des 4 025 000 habitants du Nord-Pasde- Calais recensés en 2008 y ont vu le jour. La proportion est de trois sur quatre pour la moyenne des régions françaises. Relativement à cet attachement à la terre natale, les Nordistes arrivent en tête, faisant même mieux que les Bretons (72% environ). Et lorsque les natifs de la région décident de s’installer ailleurs en France, les destinations de prédilection pour 50% d’entre eux restent l’Ile-de- France, la Picardie, Rhône-Alpes et Paca. Les plus mobiles sont les cadres. L’Insee précise même que ce sont “le plus souvent les cadres du secteur privé”. Quant aux personnes venant s’établir en Nord- Pas-de-Calais, l’institut de statistiques note réciproquement une surreprésentation de cadres (28%) et une sous-représentation d’ouvriers (16%). Mais globalement la région attire peu : seulement 13% des personnes originaires de l’extérieur s’y installent.
Deux principaux facteurs expliquent les départs vers d’autres régions : l’emploi et les études. Relativement à ce dernier facteur, le Nord-Pas-de-Calais, dont l’Insee n’hésite pas à saluer les équipements en pôles universitaires, sait retenir ses étudiants : 80% qui y sont nés choisissent d’y poursuivre leurs études. Légèrement mieux que pour l’Ile-de- France (78%) et Rhône-Alpes (77%). Mais largement mieux que la Picardie voisine, “moins bien équipée” et qui ne retient que 58% de ses étudiants : 24% de ces derniers viennent vivre et étudier dans le Nord-Pas-de-Calais.
En dépit des contreperformances de la région pour l’emploi, 71,5% des actifs nés en Nord-Pas-de- Calais y résident. Un chiffre que l’Insee trouve plutôt élevé comparé au taux de 80% en Alsace et Rhône-Alpes. Et parmi les retraités résidant en région, 72,3% en sont originaires.
S’il ne fait plus doute que les natifs du Nord-Pas-de-Calais sont attachés à leur région, leur poids démographique est en baisse. Avec 4,02 millions d’habitants recensés en 2010, le Nord- Pas-de-Calais ne représente plus que 6,6% de la population française contre 7,4% en 1975. Un repli du poids démographique de la quatrième région la plus peuplée de France, imputable notamment à l’espérance de vie plus faible et qui est de 74,5 ans pour les hommes (77,8 ans en moyenne nationale) et de 82,3 ans pour les femmes (84,3 ans en moyenne nationale).
La natalité connaît une certaine vitalité. Les 56 000 nouveau-nés de 2010 représentent 7,1% des naissances de l’Hexagone. Vitalité qui a une double explication : la surreprésentation des femmes en âge de procréer (15-49 ans) et le taux de fécondité de 59 naissances pour 1 000 femmes supérieur de quatre points à la moyenne nationale.