Les métiers de bouche, voie de vocation et d’insertion

Malgré la crise sanitaire, les perspectives d'embauche sont en augmentation de 1,1 % pour l'année 2021, selon l'enquête annuelle «Besoins en main d'œuvre» publiée par Pôle emploi, notamment dans les secteurs des services aux particuliers (+ 38 % dont le secteur de la santé qui représente + 14,8 %) et de la construction (+ 21,7 %). Cette hausse représente 30 000 projets nationaux de recrutement en plus par rapport à 2019 (2020 n’ayant pas été testée en raison de la Covid-19), soit 2,7 millions d'embauches potentielles. Deux recrutements sur trois concernent des établissements de moins de 50 salariés.

On recrute en Moselle

Sous le prisme de la Moselle, 27 760 projets de recrutement ont été recensés. Beaucoup concernent ce que l’on appelle les métiers en tension. Parmi eux, les : boulangers, pâtissiers, charcutiers traiteurs. Si ces métiers de bouche tiennent souvent de la vocation ou de la passion, ils demandent un investissement personnel très important, car les contraintes sont nombreuses (horaires, travail physique). La plupart sont accessibles soit par un CAP, soit par un bac professionnel, formations qui débutent après la 3e. La voie de l’apprentissage est une porte d'entrée essentielle. Au demeurant, rien ne remplace l’expérience pour acquérir le savoir-faire technique et manuel, marque de fabrique de ces professions artisanales. En juillet, on relevait sur la plateforme de Pôle emploi 224 offres à pourvoir en Moselle quant aux métiers précités. Ce, en magasin de détail ou dans la grande distribution, sur un périmètre géographique balayant l’ensemble de l’espace mosellan, de Sarreguemines à Sarrebourg, en passant par Forbach, Metz, Amnéville, Thionville, Sierck-les-Bains, Creutzwald…

Promouvoir et fidéliser

La boulangerie, la pâtisserie, la charcuterie et la boucherie sont des secteurs demandeurs de main d’œuvre. Pour les employeurs potentiels, il se passe souvent de longs mois avant de trouver le profil recherché et adéquat, quand le projet d’embauche n’est pas simplement abandonné, faute de candidat. Le baromètre mosellan «Besoins en main d’œuvre 2021» notait un indice de difficulté de recrutement pour les postes à pourvoir de 75 % à 100 %. Il y a donc un travail en amont, et de longue haleine, à faire pour promouvoir ces métiers, attirer le public - jeune ou moins jeune -, et fidéliser celui-ci. Les fédérations professionnelles s'y attèlent. C’est tout le sens également de l’initiative de la Chambre de métiers et de l'artisanat 57. À partir de la rentrée 2021, elle articule un nouveau cycle de formation diplômante destiné aux adultes, en reconversion ou en formation continue avec un rythme adapté. À l’horizon du mois de septembre, le dispositif s’adressera aux personnes voulant changer de métier, diversifier une activité et proposer de nouveaux services à une clientèle, acquérir des compétences professionnelles reconnues pour parfaire un savoir-faire. La CMA 57 propose de préparer un CAP pâtissier, boulanger ou charcutier-traiteur. Il s'agit ici d'authentiques sas d'insertion, permettant de belles réussites, pour qui veut travailler et s'investir.