Les mesures d’urgence en faveur du pouvoir d’achat

Les dispositions prévues par la loi en faveur du pouvoir d’achat sont désormais applicables.
Les dispositions prévues par la loi en faveur du pouvoir d’achat sont désormais applicables.

La loi qui concrétise les mesures en faveur du pouvoir d’achat annoncées par le président de la République Emmanuel Macron, le 10 décembre 2018, a été publiée au Journal officiel le 26 décembre 2018 : Loi n° 2018-1213 du 24 décembre 2018 portant mesures d’urgence économiques et sociales. Les dispositions prévues par cette loi sont donc désormais applicables.

 Prime exceptionnelle de pouvoir d’achat

 Les employeurs peuvent verser, de manière facultative, une prime exceptionnelle de pouvoir d’achat dont les modalités d’exonération et de mise en œuvre sont les suivantes :

  • Exonérations d’impôts et de charges

La prime est exonérée, dans la limite de 1 000 € : d’impôt sur le revenu, de toutes les cotisations et contributions sociales d’origine légale ou conventionnelle (cotisations de sécurité sociale, CSG, CRDS, AGIRC-ARRCO, assurance chômage…) et des taxes assises sur les salaires (taxe d’apprentissage, contributions à la formation professionnelle, participation à l’effort de construction, taxe sur les salaires…). L’exonération n’est applicable qu’aux primes versées aux salariés dont la rémunération 2018 est inférieure à 53 944 €. Sont concernés, tous les salariés présents au 31/12/2018, ou à la date de versement de la prime si elle est antérieure. L’exonération ne concerne que les salariés pour lesquels l’employeur cotise à l’assurance chômage (sont exclus notamment les mandataires, les stagiaires…). La prime doit être versée entre le 11/12/2018 et le 31/03/2019. Si ces conditions ne sont pas remplies il n’y aurait pas d’exonération.

  • Modalités d’attribution

L’employeur pourrait décider d’attribuer la prime à l’ensemble des salariés ou à ceux dont la rémunération est inférieure à un plafond librement défini dans l’entreprise. L’employeur pourrait également faire varier le montant de la prime en fonction du niveau de rémunération des bénéficiaires, de la durée de travail ou de la durée de présence effective dans l’entreprise pendant l’année 2018. Cette prime doit correspondre à une rémunération supplémentaire. Elle ne peut se substituer à une prime prévue par accord, contrat ou usage, à des augmentations de rémunérations ou à tout autre élément de rémunération.

  • Modalités de mise en place

Cette prime peut être mise en place :

  • par décision unilatérale de l’employeur prise avant le 31/01/2019,
  • par accord d’entreprise conclu avant le 31/03/2019.

Réduction de cotisation et défiscalisation des heures supplémentaires

La loi accélère la mise en œuvre de la réduction de cotisations salariales sur les heures supplémentaires et complémentaires prévue par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2019. Cette mesure initialement prévue pour le 1/09/2019, s’appliquerait dès le 1/01/2019. La réduction de cotisation couvre les cotisations salariales d’assurance vieillesse et de retraite complémentaire, mais pas la CSG ni la CRDS (ni la prévoyance). Elle est applicable à la rémunération de l’heure supplémentaire ou complémentaire, ainsi qu’à la majoration de salaire qui y est attachée, dans la limite des taux prévus par accord collectif ou à défaut par la loi. Par ailleurs, en plus de cette réduction de cotisations salariales, la rémunération des heures supplémentaires et complémentaires réalisées à compter du 1/01/2019 est exonérée d’impôt sur le revenu, dans une limite annuelle de 5 000 €. Les heures supplémentaires ou complémentaires qui auraient remplacé d’autres éléments de rémunération (comme une prime) sur les 12 derniers mois ne peuvent  pas bénéficier de ces exonérations.

Hausse de 100 euros des rémunérations au niveau du Smic

Cette hausse s’effectue via la prime d’activité. Les employeurs ne sont pas impliqués dans la gestion du dispositif.

CSG sur les retraites

Le supplément de CSG de 1,70 % ne s’applique pas en 2019 aux retraités ayant un revenu de référence de l’avant-dernière année inférieur à 22 580 € pour la première part de quotient familial majoré de 6 028 € par demi-part supplémentaire. Les personnes concernées bénéficieront d’une régularisation.