Convention nationale de la SFEN

Les Hauts-de-France réaffirment l’importance de l’énergie nucléaire dans son écosystème

La Société française d’énergie nucléaire (SFEN) a tenu une convention nationale dématérialisée du 29 mars au 2 avril dans toutes les régions de France. Celle consacrée aux Hauts-de-France, où l’énergie nucléaire représente 7 100 emplois directs et indirects, a mis l’accent sur les retombées économiques très importantes apportées par la filière.

Les premiers des six réacteurs de la centrale nucléaire de Gravelines ont été mis en service fin 1980. Crédit Photo : Jean-Louis Burnod.
Les premiers des six réacteurs de la centrale nucléaire de Gravelines ont été mis en service fin 1980. Crédit Photo : Jean-Louis Burnod.

A l’heure où le nucléaire subit une pression forte de la part des partisans d’énergies plus vertes, la SFEN, association de loi 1901 qui rassemble, depuis 1973, 3 600 professionnels du secteur, revendique haut et fort son attachement à cette filière, sa volonté de la défendre et sa mission de vulgarisateur d’une énergie, mal connue, souvent objet de tous les fantasmes, mais par ailleurs complètement décarbonée. Argument qui a son importance alors que notre industrie affiche de grandes ambitions en termes de réduction des émissions de CO2.

Dans ce cadre, la SFEN a organisé une convention nationale dématérialisée sur l’ensemble des territoires français autour de la valeur apportée par l’énergie nucléaire d’un point de vue économique. Le 30 mars, celle-ci avait pour cadre les Hauts-de-France, terre qui accueille la centrale nucléaire la plus puissante d’Europe de l’Ouest avec six réacteurs d’une puissance de 900 MW chacun à Gravelines, mais aussi l’entreprise Framatome, spécialisée dans le nucléaire, sur les sites de Jeumont et de Maubeuge.

Et qui, par le biais de ses intervenants, a souhaité démontrer toute l’importance de la filière dans son écosystème. Premier invité à s’exprimer, François Lavallée, président de la CCI Littoral Hauts-de-France, a redit le poids de la centrale nucléaire de Gravelines qui, avec le port de Dunkerque, ArcelorMittal et Alvance Aluminium Dunkerque, constitue le poumon économique du territoire, «grâce aux impôts et taxes reversées aux collectivités, aux milliers d’emplois, aux contrats passés avec les entreprises prestataires locales, aux agents EDF qui font vivre les commerces de centre-ville», a-t-il détaillé. 

Et de souligner ensuite le total soutien de la CCI à la filière nucléaire et à l’accueil des futurs EPR qui devront être implantés pour remplacer les centrales en fin de vie. Bertrand Goffier, directeur du site Framatome de Jeumont qui emploie 650 personnes et fabrique des composants de sûreté nucléaire a, lui, insisté sur la forte croissance que connaît son entreprise depuis deux ans avec plus de 150 recrutements et une activité doublée. «Nous préparons ainsi notre usine à pouvoir participer à la création des six nouveaux réacteurs souhaités par le Gouvernement. Notre activité n’est pas soumise aux fluctuations de marché. Nous travaillons sur des projets à long terme, qui se préparent donc bien en amont», a-t-il précisé.

La région, la CCI et EDF impliqués

Opportunité de développement évidente pour les PME régionales qui, en 2020, ont réalisé 283 millions d’euros de chiffre d’affaires avec le nucléaire, le secteur n’en reste pas moins difficile d’accès. C’est la raison de la création du programme Nucléi par la Région, en partenariat avec la CCI Hauts-de-France et EDF, que son chargé de mission, Philippe Stahl, est venu présenter. «Nous accompagnons les entreprises afin de les sensibiliser à la filière nucléaire. Nous les aidons à monter en compétences le cas échéant, et lorsqu’elles sont prêtes, nous nous plaçons en facilitateur de contacts entre elles et EDF, par le biais de rencontres B to B, par exemple", a-t-il détaillé avant de passer la parole à Bruno Gobin, directeur d’Eurosorb, une PME située dans l’Oise, qui, suite à la perte de 30% de son chiffre d’affaires, s’est diversifiée avec succès dans la conception de produits contre le risque FME, c’est-à-dire le risque d’introduction de corps ou de produits étrangers dans une installation, notamment nucléaire. L’entreprise réalise aujourd’hui 50% de son chiffre d’affaires dans cette filière et a doublé son effectif.