Les Hauts-de-France passent en mode Textile Valley

Dans un contexte de relance économique qui touche tous les secteurs, la filière textile n'est pas en reste. Ses acteurs se sont réunis  le 14 juin dernier pour lancer la «Textile Valley» : un rassemblement de professionnels locaux prêts à travailler ensemble pour développer la visibilité de leur savoir-faire.


Guillaume Delbar, maire de Roubaix, Olivier Ducatillon, président de l'UITH, et Frédéric Motte, ancien président du Medef Hauts-de-France.
Guillaume Delbar, maire de Roubaix, Olivier Ducatillon, président de l'UITH, et Frédéric Motte, ancien président du Medef Hauts-de-France.

Le groupe PP Yarns & Co avait affirmé, quelques jours auparavant, sa volonté de rester à Roubaix pour profiter de tout l'écosystème lié au textile.

Des institutions comme le CETI, l'ENSAIT, le Green Hub, des marques comme Phildar, ou encore les outlets de l'Usine… l'industrie du textile est en effet omniprésente dans cette ville de la métropole lilloise.

Pas étonnant, donc, que l'Union des industries textiles et de l'habillement (UITH) ait choisi Roubaix et son musée La Piscine pour le lancement de la Textile Valley, le 14 juin dernier.

Quelque 450 entreprises, du secteur ou non, se rassemblent sous cette nouvelle bannière pour répondre à des enjeux d'attractivité, de développement économique, d'emploi et de formation. «Les métiers des membres de la Textile Valley sont différents, mais nous avons deux points commun : l'amour de la mode et l'amour de notre région», introduit Olivier Ducatillon, président de l'UITH et PDG de l'entreprise textile Lemaître-Demeestere

Missions de promotion et d'attractivité

Se réunissent alors tous les acteurs de la filière textile-habillement (filateurs, tisseurs, recycleurs, tricoteur, ennoblisseurs...), mais aussi nombre de compétences qui peuvent lui être utile : centre technique et de recherche, pôle de compétitivité, laboratoires, musées, écoles, incubateurs… Soit l'équivalent de 13 500 emplois directs, générant 250 nouveaux postes chaque année. Car, comme l'a commenté Frédéric Motte, chef d'entreprise et ancien président du Medef Hauts-de-France, «on ne gagne pas les uns contre les autres, mais les uns avec les autres».

Une quarantaine de membres se sont déjà réunis le mois dernier pour réfléchir à des actions autour de quatre ambitions : promouvoir, unir, attirer et développer.

Ces groupes de travail ont abouti à une liste d'idées telles qu'une cartographie des compétences, la participation à des salons professionnels, l'uniformisation d'outils de communication ou encore la création d'événements à destination des étudiants... «Dès septembre, de nouvelles réunions auront lieu pour concrétiser quelques-unes d'entre elles», annonce Olivier Ducatillon.

A terme, l'objectif d'une telle union est redorer l'image de la filière et de rendre de la visibilité au savoir-faire régional aux yeux de tous.

«Les Hauts-de-France sont le deuxième territoire textilien de France. Mais la filière souffre de difficultés de recrutement, les métiers de l'ennoblissement ont mauvaise image et ne séduisent plus. Or, les techniques changent, sont plus propres», observe Olivier Ducatillon. «C'est dommage de constater que certaines entreprises sont à quelques kilomètres les unes des autres et ne se connaissent pas, complète Frédéric Motte. Quant aux jeunes, nos écoles forment plus que la moyenne nationale, mais nos talents quittent ensuite la région.» D'où le besoin d'agir pour les faire rester.

Si ces actions de communication se montrent efficaces, les retombées pourraient être importantes : «Un Français achète en moyenne 8 kg de vêtements par an. Si chaque Français achetait 1%, soit 80g de textile venant de France, cela créerait 4 000 emplois supplémentaires», conclut Olivier Ducatillon.