Entreprises
Les grandes inquiétudes du réseau des groupements d’employeurs...
La cure d’austérité budgétaire qui s’annonce touche aussi les Geiq, dont trois implantations sont ancrées à Metz. Explications.
Les Geiq sont des regroupements d’entreprises qui, pour résoudre leurs problèmes de recrutement, parient sur le potentiel de personnes éloignées du marché du travail. Le premier Geiq a été créé en 1991. Aujourd’hui, près de 200 Geiq sont labellisés avec plus de 320 implantations sur le territoire français. Dont trois à Metz : Geiq BTP Lorraine, Geiq Propreté Grand Est, Geiq Indus-Alsace Lorraine. Les entreprises adhérentes représentent plus de 20 filières professionnelles (BTP, entreprises de propreté, industrie, transports, services à la personnes, industrie ou encore les métiers de service). La Fédération Française des Geiq a vocation à représenter les Geiq qu’elle labellise annuellement en partenariat avec l’État et à promouvoir le développement du modèle Geiq dans le cadre des politiques d’emploi et d’insertion professionnelle.
Moins un million de budget
Face à ces enjeux socio-économiques et sociétaux, il est aisé à comprendre que la perspective de prévision d’une baisse du budget alloué aux Geiq de 7,4 % dans le cadre du projet de loi de finances 2025, soit de 13,5 M€ à 12,5 M€, suscite l’incompréhension et l’ire des professionnels du secteur. Dans un contexte où les Geiq sont déjà confrontés à un sous-financement de 1,5 M€ en 2024, avec des besoins estimés à 15,8 M€. Ainsi, la Fédération française des Geiq assure «cette réduction budgétaire aura des répercussions directes sur les milliers de salariés que les Geiq accompagnent et soutiennent. L’enveloppe budgétaire dédiée aux Geiq permet de contribuer au financement de l’accompagnement social et professionnel réalisé par les Geiq au bénéfice de personnes éloignées de l’emploi. Ce financement de l’État prend la forme d’une «aide à l’accompagnement», d’une valeur de 814 € ou 1 400 € par contrat en alternance, selon les caractéristiques du public. Avec cette coupe, les Geiq seront contraints de réduire leur activité, menaçant ainsi l’insertion professionnelle de ceux qui ont le plus besoin d’aide.»
«Une erreur économique»
Elle ajoute «que réduire le budget des Geiq est non seulement contre-productif, mais c’est aussi une erreur économique. Chaque personne que les Geiq réinsère permet à l’État d’économiser sur les dépenses liées aux minimas sociaux et d’augmenter ses recettes fiscales. Il s’agit d’un dispositif redoutablement efficace, au vu des faibles sommes investies par les pouvoirs publics. Pour un investissement étatique de seulement 1 200 € par contrat en moyenne, les Geiq affichent des résultats remarquables : 70 % de retour à l’emploi et 92 % de réussite aux examens. Ces chiffres, validés chaque année en partenariat avec l’État, témoignent de l'efficacité et du faible coût de ce dispositif.» Elle interroge : «construire un budget, même en période de restriction, c’est toujours faire des choix. Dans un contexte où d’autres dispositifs voient leurs budgets maintenus, voire augmentés, pourquoi cibler les Geiq ? Ces groupements, créés et gérés par des entreprises, en majorité des PME, sont des acteurs essentiels qui agissent concrètement pour l’inclusion, donnant une chance à ceux qui en sont privés. Fragiliser les Geiq revient à décourager ces entreprises qui s’impliquent pour l’insertion professionnelle. La Fédération Française des Geiq appelle le gouvernement et le Parlement à reconsidérer cette décision. Pour continuer à former, accompagner et insérer efficacement les publics les plus vulnérables, il est impératif de porter le budget des Geiq à hauteur de 15,8 millions d’euros.»