Les filles prodigues rentrent au bercail

Lancée en septembre par deux anciennes de La Redoute, la marque"Les Vilaines Filles" crée et distribue des mugs, T-shirts, bijoux et accessoires porteurs de messages décalés et malicieux. Etape importante dans le développement, la marque vient de rejoindre la market place de La Redoute… Une boucle joliment bouclée, promesse de succès futurs.

Anciennes salariées de La Redoute, Audrey Krysiak et Marie Decossin ont lancé Les Vilaines Filles, une marque à leur image, malicieuse et impertinente.
Anciennes salariées de La Redoute, Audrey Krysiak et Marie Decossin ont lancé Les Vilaines Filles, une marque à leur image, malicieuse et impertinente.
D.R.

Anciennes salariées de La Redoute, Audrey Krysiak et Marie Decossin ont lancé "Les Vilaines Filles", une marque à leur image, malicieuse et impertinente.

En bonnes “dealeuses de bonheur” revendiquées, Audrey Krusiak et Marie Decossin sèment à leur clientèle une flopée de messages gentiment subversifs, déclinés sur des vêtements, des carnets et autres pochettes en tissu. De la “mojito addict”à la “vilaine princesse”, les clientes sont appelées à afficher haut leurs couleurs… et elles en redemandent. Sur Facebook, elles sont presque 15 000 à suivre la marque, qui a réussi à fédérer autour d’elle une véritable communauté, se réjouit Audrey Krysiak. “Nous sommes une marque sociale, qui passe beaucoup par les réseaux sociaux. Nos clientes ont souvent d’abord été des ‘fans’ sur les réseaux, où il existe un véritable clan, une communauté bien réelle autour de la marque et de ses messages.” Un clan qui s’est forgé peu à peu depuis 2012, quand les deux entrepreneuses, alors salariées chez La Redoute, commencent à fabriquer des petits bijoux pour elles et leurs amies. C’est en mars 2015 qu’elles saisissent l’occasion d’un plan de départ volontaire pour se lancer. Leur SARL, aujourd’hui installée au sein de la ruche d’entreprises de Tourcoing, est officiellement créée en septembre, et le e-shop suit, début novembre. Les produits estampillés “Les Vilaines Filles” sont également distribués dans une vingtaine de points de vente, surtout dans la région, et les deux dirigeantes se livrent à un démarchage actif pour étendre leur réseau de distribution.

Retour au bercail. Mais leur plus joli coup, pour l’instant, c’est sans doute d’avoir réussi à intégrer au printemps la market place de leur ancien employeur, La Redoute. Un “retour dans le giron” très prometteur, explique Marie Decossin : “Nous sommes toujours restées en très bons termes avec La Redoute. Ce retour semblait donc tout à fait naturel. Et en termes de visibilité, ça change tout pour nous, ce sont des millions de clientes potentielles que nous pourrons désormais toucher dans toute la France.” Une cinquantaine de produits sont proposés à la vente sur le site du vépéciste, sur les quelque 150 références inscrites au catalogue des “Vilaines Filles”.

Un catalogue amené à s’enrichir régulièrement, au fil des trouvailles des deux créatrices sont toujours en quête de bons mots ou de slogans accrocheurs. La mise en œuvre est ensuite rapide, grâce à un réseau de fournisseurs en région, qui permet à la jeune entreprise de fonctionner avec assez peu de stock. “Notre taux de réactivité est très élevé, on est hyper flexibles pour répondre aux commandes.” De nouveaux produits sont également en préparation, comme des coques de téléphone, ou des produits saisonniers, autour de la Saint-Valentin ou de la Fête des mères.

Leur objectif, c’est d’atteindre les 110 000 € de chiffre d’affaires la première année. Un montant qui leur permettra d’être rentables, même si elles ne comptent pas se verser de salaire avant la deuxième année. Un business plan qui pourrait être largement bousculé si la marque fait mouche sur la market place de La Redoute. En attendant, la marque compte bien continuer de distiller ses paillettes, ses couleurs pop et ses mini-revendications, acides ou gouailleuses, et brandir sa «valeur principale», selon ses créatrices : la légèreté.