Les ETI, un atout majeur du renouveau industriel de la région

Rendez-vous était donné dans l'usine Black Star de Béthune, entreprise spécialisée dans le reconditionnement de pneumatiques, pour un retour d’expérience de Laurent Cabassu, directeur général de Black Star, et Kilian O'Neill, co-fondateur de Naturopera.

Agilité et ancrage territorial

L’étude publiée en septembre par KPMG et intitulée ‘‘(Ré)industrialisation : le facteur ETI’’ était le point d’entrée des échanges de la soirée. Celle-ci met en lumière la réussite des ETI dans la création et l’extension de sites industriels, sans retards majeurs ni aléas significatifs. Cette performance repose sur leur agilité et leur ancrage territorial, facilitant l’accès au foncier et la coopération avec les pouvoirs publics, et sur cinq facteurs clés identifiés :

• Opérationnel : les ETI ne se contentent pas d’augmenter leurs capacités, elles modernisent leurs processus avec des technologies avancées, optimisant ainsi leur compétitivité.
• Foncier : grâce à une anticipation foncière, elles évitent les contraintes du ZAN et maximisent l’utilisation des terrains disponibles.
• Environnement : la transition écologique est intégrée aux projets, leur offrant un avantage concurrentiel et réduisant leurs coûts énergétiques.
• Humain : elles misent sur l’attractivité des carrières et la formation pour recruter et fidéliser des talents spécialisés.
• Territorial : leur intégration dans l’écosystème local favorise des mutualisations industrielles et une meilleure acceptabilité des projets.

Ces leviers permettent, selon l’étude, aux ETI d’être un moteur clé de la réindustrialisation française, notamment en dehors des grandes métropoles. Symboles du renouveau industriel des Hauts-de-France porté par les ETI, Black Star et Naturopera étaient conviés à apporter leurs témoignages pour corroborer les conclusions de l’étude.

Black Star et Naturopera, symboles du renouveau industriel

Seul fabricant Français de pneus reconditionnés, la société Black Star s’est lancé un pari fou il y a deux ans : produire à termes un million d’unités sur l’ancien site industriel de Bridgestone, à Béthune. «Le marché du pneu est une industrie purement linéaire alors qu’une technologie existe depuis très longtemps, le rechapage, mais a été abandonnée sur le marché des véhicules légers» a expliqué Laurent Cabassu. «Comment relancer ce business ? Comment obtenir un pneu de qualité supérieure pour conquérir des parts de marché ? Pour nous, l’histoire a démarré par une opportunité, une rencontre avec le Groupe Movibia et la fermeture de l’usine Bridgestone. Le premier défi était de transformer l’usine pour nos process ; le deuxième, redimensionner le site ; et le troisième, apprendre à travailler le déchet. Tout cela, nous l’avons fait en deux ans ! Et le quatrième enjeu, c’est la performance économique de l’usine».

La société Naturopera est également l’un des symboles de la capacité d’innovation et d’adaptation des ETI dans l’économie locale. «Cela fait 40 ans qu’il n’y a plus d’usine de couches dans la région et notre plus grand défi a été de faire rejaillir ce qui n’avait plus été fait en France depuis des décennies» a témoigné Kilian O'Neill, co-fondateur de l’entreprise de Bully-les-Mines. «Nous avons choisi les Hauts-de-France car la production et la logistique sont toujours dans l’ADN de la région ! Et nous avons été accompagnés par les structures locales pour monter notre projet à grande vitesse, puis sur la phase de recrutement». Avec à la clé, la création de nombreux emplois.

Et Jocelyn Scamps, directeur de KPMG région Nord, de conclure : «Vous en êtes l’exemple, les ETI ont un rôle majeur dans la réindustrialisation des Hauts-de-France et du territoire national».