Les entreprises meusiennes ouvrent leurs portes aux lycéens

Du 17 au 28 juin, vingt élèves de seconde du lycée Raymond Poincaré de Bar-le-Duc profitent d’un stage intersectoriel où ils ont la possibilité de découvrir dix entreprises et différents secteurs d’activité. L’expérimentation portée par le Medef Grand Est et le Medef Meuse doit permettre de susciter des vocations.

© Medef Meuse
© Medef Meuse

560 000 élèves de seconde générale et technologique doivent entre le 17 et le 28 juin faire leur premier pas en entreprise au cours d’un stage d’observation obligatoire mis en place par l’Éducation nationale. Chaque lycéen pourra ainsi approfondir sa découverte des métiers et être aidé à mieux préparer ses choix d’orientation futurs. Entreprises, associations, administrations, établissements publics ou collectivités territoriales… les possibilités sont nombreuses mais pour beaucoup, c’est un véritable casse-tête pour trouver un point de chute. 

Si certains ont fait le choix, par facilité, de se rendre sur le lieu de travail de leurs parents, le risque est grand pour eux de passer deux semaines assis sur une chaise à attendre le temps passer ou à surfer sur leur smartphone. En Meuse, ce ne sera pas le cas. Après une première expérimentation réussie portée par le Medef Grand Est dans l’Aube en février dernier auprès de collégiens de troisième, le Medef Meuse s’est porté volontaire pour proposer un programme «aux petits oignons» pour des lycéens volontaires. Tous vont ainsi découvrir non pas une, mais dix entreprises et secteurs d’activité. La région Grand Est participe à cette opération en soutenant financièrement le déplacement de ces jeunes qui emprunteront un bus affrété pour l’occasion. 

Et pour cause, la question de la mobilité n’est jamais bien loin dans un département rural où les transports en commun ne sont pas adaptés aux besoins de déplacement des actifs. 

«Les entreprises et les Fédérations du BTP, l’UIMM ou encore Polyvia ont toutes joué le jeu. Elles sont toutes au rendez-vous car finalement c’est plus facile de recevoir un groupe sur une demi-journée qu’un stagiaire pour deux semaines sachant que les lycéens sont en observation», confie analyse Émilie Dulac, la secrétaire générale du Medef Meuse, qui s’est démenée pour boucler le programme en seulement quelques jours.

Ouvrir l’esprit des lycéens

Un programme qui se veut avant tout attractif et diversifié avec la visite d’entreprises emblématiques de l’arrondissement de Bar-le-Duc comme Evobus, la fromagerie Dongé, Carbo France, la société Soraya, la carrière de Laimont, le groupe Berthold, la Banque de France mais aussi le site logistique EDF de Velaines ou encore le laboratoire souterrain de recherche de Bure. 

Des animations ont également été programmées avec des jeux, quizz sur les échantillons de matières plastiques, un casque de réalité augmentée avec module de tuyauterie/dessins, un simulateur de soudure avec un casque de réalité virtuelle, des travaux pratiques en mécanique et en électricité…

«Nous faisons tous le constat du manque de culture du monde entrepreneurial des jeunes qui sortent d’un cursus d’enseignement classique. Les stages peuvent être vertueux mais à la condition de bien les encadrer. Notre initiative est donc essentielle et nous souhaitons que ce coup d’essai ne soit que le début d’une aventure. Le but est d’étendre cette opération, de la voir grandir. Et pourquoi ne pas devenir un département test ?», s’enthousiasme Thierry Iung, le président du Medef et de l’entreprise Segor qui recevra les lycéens le 28 juin pour la clôture de leur stage. 

Ce sera l’occasion pour eux de découvrir une activité industrielle, mais aussi de leur délivrer des messages : «L’industrie, comme le bâtiment ne sont pas réservés aux élèves en échec scolaire. L’enjeu est de démystifier des métiers, de dévoiler notre savoir-faire et de lutter contre la mauvaise image dont nous souffrons injustement.» 

Une convention entre la région Académique et le Medef du Grand Est devrait d’ailleurs être prochainement signée pour justement dynamiser les liens entre l’Éducation nationale et les entreprises…pour que le fossé laisse place à un pont. Et là, force est de constater que les bonnes volontés ne suffiront pas.

A.M