Les entreprises face au défi de la reprise

Depuis quelques semaines, l'activité économique redémarre progressivement pour les entreprises. Sur le terrain, on se rend compte que les disparités sont importantes selon la taille et le secteur d’activité de celles-ci.

Les TPE et les PME ont été plus agiles pendant la période de confinement, elles ont su se diversifier et décrocher de nouveaux marchés.
Les TPE et les PME ont été plus agiles pendant la période de confinement, elles ont su se diversifier et décrocher de nouveaux marchés.

Les entreprises, à l’heure de la reprise, doivent veiller à assurer la sécurité de leurs salariés et se remettre en ordre de marche, progressivement. Celles-ci mettent en place des protocoles en fonction de leur secteur d’activité, de leur taille, mais aussi de leur charge de travail. 

Celles qui s’en sortent le mieux sont les TPE et les PME qui ont su rapidement se réorganiser pour poursuivre leur activité. A Douvrin, sur la zone du Siziaf, c’est le cas d’Aluroll, spécialisée dans la fabrication de volets en aluminium et accessoires pour les fenêtres. «L’entreprise a récupéré des commandes en sous-traitance que des grands groupes ne pouvaient pas honorer. Elle ne s’est pas arrêtée», indique Johanne Vitse, directrice du Siziaf. 

Une autre entreprise, spécialisée dans l’agencement en bois et implantée aux portes d’Arras, a, dès le début de la crise sanitaire, proposé à ses clients des séparateurs et des éléments de sécurité fabriqués sur mesure. 

Toujours sur la zone du Siziaf, la société Aquarèse industries, qui avait mis en chômage partiel ou en télétravail 70% de son effectif, a maintenu sa production afin d’honorer les commandes pendant toute la période de confinement. «La situation est aujourd’hui beaucoup plus complexe et nous jouons notre survie dans les semaines à venir», précise toutefois Bruno Galio, directeur de l’entreprise. Aquarèse industries est en effet un sous-traitant de l’industrie aéronautique et subit de plein fouet la crise sectorielle des transports. «Nous avons depuis quelques mois entrepris une diversification de nos activités en nous tournant vers l’industrie plus généraliste, et en mettant en avant notre savoir-faire dans le domaine de la machine spéciale. Mais cette crise est arrivée un peu trop tôt et nous n’avons pas encore récolté les fruits notre travail.» 

Comme pour l’aéronautique, la filière automobile a redémarré au ralenti et peine à retrouver ses niveaux de vente et donc de production d’avant le confinement. 

Secteur du bâtiment et des travaux publics

Les entreprises du bâtiment et des travaux publics s’attendent à une guerre des prix dans les mois à venir.

Le BTP dans les starting-blocks

Quant au BTP, ce fut turbulent, le Gouvernement et les représentants de la profession ayant parfois eu du mal à s’entendre sur les modalités de la reprise, notamment les précautions à mettre en place pour assurer la sécurité des salariés. 

Toujours est-il que certaines entreprises ont repris le chemin des chantiers avant même le 11 mai, d’autres ayant préféré attendre afin de trouver la meilleure organisation. C’est le cas de la Sotraix. Philippe Foucaut s’explique : «J’ai été très prudent, presque attentiste, et je me suis débrouillé pour qu’à partir du 8 juin, nous retrouvions une activité pleine et entière, normalement jusqu’à la fin de l’année.» Le dirigeant de la PME veut en effet éviter le contrecoup d’un autre chômage partiel. La Sotraix a quasiment rempli son carnet de commandes et vient de faire reprendre l’ensemble de ses salariés. «Nous savons très bien que l’on n’arrivera pas à rattraper les deux mois d’activité, mais on table sur une reprise normale des investissements, notamment de la part des collectivités», poursuit-il. 

Les groupes Moretti constructions et Ramery ont fait reprendre leurs équipes le 11 mai, avec toutes les mesures de distanciation nécessaires à la protection des salariés et la bonne exécution des différentes tâches.

Toute la filière s’attend malgré tout à une guerre des prix. «Les majors, étant dans une situation plus complexe, devraient tirer les prix pour décrocher des marchés», affirme le dirigeant de la Sotraix.

Restauration reprise activité

Le secteur de la restauration avait à coeur de reprendre son activité.

Une filière en souffrance

L’arrêt a été plus violent pour la filière des cafés et restaurants qui, du jour au lendemain, s’est retrouvée devant une obligation de fermeture pour une durée indéterminée. Les plus agiles des établissements avaient su se réorganiser pendant la période de confinement, en proposant des plats à emporter en formule drive, avec quelques aménagements. Alors que le déconfinement est progressif depuis le 11 mai, la filière n’a eu le droit de reprendre ses acitivités que depuis le 2 juin, sous certaines conditions. Les UMIH départementales se sont d’ailleurs largement mobilisées pour informer les établissements des contraintes en vue de la réouverture. 

Reste que les trois mois d’activité perdus auront un impact très lourd. Bon nombre de professionnels parlent d’ores et déjà d’une année blanche qui permettra au mieux de couvrir les charges, mais peu vraisemblablement d’engranger des bénéfices. 

 

Restauration reprise de l'activité

Les UMIH départementales ont accompagné le secteur d’activité et donner les consignes nécessaires à un redémarrage de l’activité dans les meilleures conditions.