Les entreprises doivent anticiper le Brexit
Alain Griset, ministre délégué chargé des Petites et Moyennes Entreprises, s’est rendu chez Distriplast à Dunkerque. L’entreprise, dont 20% de la production de plaques alvéolaires est exportée en Grande-Bretagne, a minutieusement anticipé le Brexit.
C’est un peu le bon élève de la classe et c’est sans nul doute pour cette raison que le ministre délégué chargé des PME-PMI, Alain Griset, s’y est rendu le 23 octobre dernier. Distriplast, une entreprise dunkerquoise de 75 salariés, filiale du belge Beaulieu International Group, est le spécialiste européen de la plaque alvéolaire en polypropylène. Elle en a produit 17 000 tonnes en 2019 pour les marchés de la communication, du bâtiment et de l’emballage, et affiche une croissance moyenne de 7% par an depuis dix ans. Avec 20% de part, la Grande-Bretagne est son premier marché à l’export, un marché concurrentiel où la culture de service est très forte. Il devrait logiquement le rester puisque celui-ci a connu une croissance de 17% des volumes en 2020 malgré la crise sanitaire, notamment sur le secteur de la protection des sols pour le bâtiment. Dans ces conditions, préparer l’entreprise au Brexit, dont les négociations se terminent le 31 décembre prochain, était une nécessité vitale. «Deux de nos collaborateurs y travaillent depuis février 2019, insiste Vincent Boggio, directeur du site. Nous sommes prêt désormais pour toute la partie administrative et douanière. Nous avons anticipé un délai de livraison d’un jour supplémentaire en raison des formalités, mais nous espérons bien pouvoir revenir à des livraisons le jour pour le lendemain dans le courant 2021. Reste une inconnue d’importance : y aura-t-il des droits de douane et si oui à quelle hauteur ? Devrons-nous rogner sur nos marges ? Augmenter notre productivité pour compenser ? Prendre des parts sur un marché français qui croît de 2 à 3% par an ?»
Malgré ces interrogations qui demeurent, Alain Griset a vivement félicité l’entreprise, qui a pris les devants pour être prête administrativement. «Ce n’est pas la majorité des cas, hélas», a reconnu le ministre, avançant le chiffre de 500 entreprises directement concernées par le Brexit sur 8 000 rien qu’en Hauts-de-France. «Mes services vont les appeler pour les exhorter à se préparer. Il reste peu de temps, trop peu de temps sans doute. L’enjeu est de préparer et d’anticiper les conséquences du Brexit qui nécessite la mise en œuvre de nouveaux outils. Nous ne devons pas faire d’angélisme et nous laisser dépasser par des concurrents européens qui auraient mieux anticiper que nous», a-t-il martelé, avant de saluer le travail des Douanes dont les agents accompagnent les PME dans leurs démarches et les forment, le cas échéant, aux déclarations douanières.
Un message que le ministre est ensuite allé délivrer à d’autres PME et PMI concernées, lors d’une réunion à laquelle étaient également invités des représentants de la place portuaire dunkerquoise.