Les entrepreneurs francophones réunis à Villers-Cotterêts

Après plusieurs éditions en Afrique et au Moyen-Orient, c'est donc la France et l'Aisne qui viennent d'accueillir le 5ème Forum International des entreprises francophones (FIEF). L'événement organisé par le GPF (Groupement du patronat francophone) a eu lieu à Villers-Cotterêts. « Plus de 520 personnes se sont inscrites, de 24 nationalités différentes et venant de cinq continents, précise Jean-Lou Blachier, président du GPF, comme pour mieux situer l'ampleur de l'événement. Le GPF est le premier réseau d'affaires francophone dans le monde puisque 57 organisations patronales présentes sur cinq continents sont adhérentes. Il est ouvert aux pays francophiles puisque la francophonie n'est pas un club fermé sur lui-même mais au contraire un espace économique ouvert à ceux qui souhaitent partager nos valeurs. »

La francophonie, zone d'échanges économiques

Jean-Lou Blachier rappelle que l'ambition du GPF est « de faire de la francophonie une zone d'échanges économiques de premier plan au même titre que les grandes économies mondiales » et qu'installer ce forum ici à la Cité internationale de la langue française rappelle la tenue prochaine du Sommet international de la francophonie les 4 et 5 octobre avec la présence attendue d'une centaine de chefs d'États et de gouvernements. « Notre mission est de soutenir les entreprises, de fédérer les hommes et femmes qui les animent et d'apporter le support nécessaire pour exporter leur savoir-faire et s'ouvrir à de nouveaux marchés, rappelle-t-il. Notre action se porte en particulier sur les entreprises patrimoniales, les PME et TPE. Ce sont les structures qui font le tissu économique de nos pays, et nous devons les aider à grandir, se développer et faire en sorte qu'elles ne soient pas limitées à être de simples sous-traitants de grands groupes. »

Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, a rappelé combien la région a apporté économiquement à la France avant de souffrir des conflits armés puis de la désindustrialisation. Il a aussi détaillé comment il a essayé depuis une dizaine d'années de créer un contexte favorable à l'activité économique avec la création du Canal Seine-Nord-Europe ou encore l'implantation de gigafactory de batteries électriques. Il assure que quelque soit l'évolution du contexte politique, la région « restera ouverte sur la francophonie qui ouvre de formidables perspectives et continuera à travailler avec l'ensemble des acteurs économiques ».

Il faut dire que la francophonie n'est pas n'importe quel espace démographique et économique dans le monde. « Elle représente 88 États et gouvernements répartis sur 5 continents, 17,5% de la population et 7,5% du produit national brut mondial, relève Thierry Beaudet, président du Conseil Économique Social et Environnemental (CESE) et de l'Union des Conseils économiques et sociaux francophones (UCESIF). Si la francophonie s'est construite autour de convergences linguistiques et culturelles, le partage d'une langue commune est apparu comme porteur d'un véritable potentiel économique et désormais d'un espace numérique à affirmer. »

Toute la journée, des chefs d’entreprises, des innovateurs et des entrepreneurs venus de tout l’espace francophone ont échangé à travers des ateliers et tables rondes sur des sujets cruciaux comme les préconisations du CESE sur les défis économiques et numériques de la francophonie, les leviers de développement des affaires, le sport et l'entreprise, l'entrepreneuriat des femmes, l'insertion professionnelle des jeunes et les formations digitales.