Les entrepreneurs de proximité «sacrifiés, mais pas résignés»

Ils n’en peuvent plus du «harcèlement fiscal et social». Les artisans, commerçants, hôteliers, restaurateurs ont donc décidé une action «inédite de communication et de signature d’une pétition» par voie d’affiche et de vidéo. Explications.

De gauche à droite, Laurent Rigaud, Alain Duplat, Alain Griset et Thierry Grégoire.
De gauche à droite, Laurent Rigaud, Alain Duplat, Alain Griset et Thierry Grégoire.

 

D.R.

De gauche à droite, Laurent Rigaud, Alain Duplat, Alain Griset et Thierry Grégoire.

 

La vidéo a été tournée à Wambrechies et est en ligne sur le site sauvonslaproximite.com. Elle vient en appui de la campagne de communication lancée le 13 novembre par les artisans et commerçants de proximité pour «sauver la proximité» et qui a pris la forme d’une pétition contre «l’asphyxie programmée qui les menace». Synopsis… «Ils ont été choisis par le gouvernement pour être sacrifiés.» «Ils ont été choisis car ils ne sont ni agressifs ni dangereux.» «Le mode retenu est l’asphyxie, lente, silencieuse mais certaine.» «L’asphyxie est progressive.» «Elle opère simplement par une augmentation continue des prélèvements obligatoires : charges sociales, impôts, taxes.» Pendant une minute, l’exposé des motifs du désespoir s’égrènent jusqu’au couperet : «Au nom de la République, votre entreprise a été sélectionnée pour être sacrifiée.» “Mais pourquoi eux ?”  «Ils sont chefs d’entreprise de proximité, indépendants, artisans, commerçants. Ils ont été choisis pour être sacrifiés. » « Comment peut-on arrêter cela ?» «Si rien n’est fait, la proximité va mourir.» «A terme tout le monde sera touché. Tout le monde.» «Battez-vous pour sauver la proximité.» «Signez la pétition…»

 

«Le plus grand plan social». Le message est clair. Alain Duplat, président régional de l’UPA, Alain Griset, président de la Chambre régionale des métiers, Laurent Rigaud et Thierry Grégoire, présidents régionaux de la CGAD et de l’UMIH, en l’absence de Bernard Blat, de la CNAMS, excusé, l’ont explicité le 8 novembre en prélude au lancement national de la campagne le 13 : «Depuis de nombreuses années, le gouvernement pense pouvoir profiter de notre apparente dispersion. La colère gronde. Nous réclamons un retour à la normale.» Si Alain Griset a pu rappeler la contribution positive de l’artisanat régional en matière de création d’entreprise − + 2 000 établissements par an depuis dix ans −, aujourd’hui il met en exergue une «situation économique compliquée qui s’est aggravée de mesures injustes et lourdes» et qui est devenue «insupportable». Mis en cause, le déplafonnement des cotisations maladie (+ 1 md€ sur un an), la diminution de l’aide à l’embauche des apprentis et du crédit d’impôt aux maîtres d’apprentissage, le déplafonnement et l’augmentation des cotisations retraite… Les dépôts de bilan ont augmenté de 16% sur les six premiers mois, la perte d’emploi est estimée entre – 3 et – 5%  et le risque est une accélération de cette baisse… On est au plus dur de la crise. La logique voudrait des mesures de soutien, mais le gouvernement prend des mesures qui aggravent la situation. «Nous sommes en cours de préparation du plus grand plan social national qui ait jamais existé en France», avertissent-ils en prévenant : «Cette campagne se veut une première alerte citoyenne et responsable. Nous ne pourrons pas laisser mourir nos collègues sans bouger… Laisser continuer à empiler cette surfiscalité, c’est mortifère. Ça suffit !»