Les entrepreneures du Roubaisis prennent le pouvoir

Après deux éditions portées par la Maison de l'emploi de Roubaix, la journée Pow'her, réservée aux femmes entrepreneures, se décline en club à part entière. Toutes les participantes à l'événement sont invitées à y adhérer pour continuer d'échanger sur leurs expériences plus régulièrement.

Première édition de la journée Pow'her en 2019.
Première édition de la journée Pow'her en 2019.

Le sujet n’est pas méconnu, les créatrices d’entreprise sont confrontées à davantage de freins que les hommes lorsqu’elles lancent leur activité : responsabilité familiale, manque de confiance en soi, difficultés pour débloquer des fonds… Ces problèmes sont d’autant plus accentués dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville tels que ceux de Roubaix.

La Maison de l’emploi du Roubaisis (MiE) avait alors lancé la première édition de la journée Pow’her l’année dernière. Elle a été renouvelée au début du mois, en version digitale cette fois. «Le but est de réunir des femmes porteuses de projet pour qu’elles puissent échanger, se donner des conseils et se motiver», explique Magali Pourrat, animatrice de la MiE. Même sous forme de webinaire, l’événement a été un grand succès cette année. Tout au long de la journée du 5 novembre, et ce, malgré les déconnexions par intermittence, une quarantaine de participantes ont suivi l’événement à distance. A travers les écrans, l’émotion était palpable, autant sur les visages que dans le ton des témoins : «En cette période, plus que jamais, nous avons besoin de ces discussions inspirantes. Nous avons besoin de clés pour ne pas se décourager et acquérir la confiance en soi nécessaire au démarrage de son activité», partage l’une d’entre elles, des sanglots dans la voix. L’isolement du confinement exacerbe effectivement la détresse de certaines.

Un environnement où l’échec n’effraie pas

Face au succès de la journée Pow’her, l’idée de créer un club homonyme a émergé afin de prolonger les échanges entre participantes, à travers des ateliers, des soirées retour d’expériences ou encore des visites d’entreprises. «Les membres seront libres de proposer le type d’animation dont elles ont besoin. L’objectif est de leur donner les moyens de faire leurs armes dans un milieu bienveillant où elles n’ont pas peur de pitcher, de se tromper… C’est aussi pour ça que les hommes sont exclus du club, indique Magali Pourrat. Par contre, ils seront les bienvenus pour partager leur parcours lors de soirées thématiques en tant qu’intervenants. Car ce club permettra aussi aux participantes de se forger un réseau au-delà de leurs connaissances à la MiE.»

Pour le moment, le club Pow’her compte une quinzaine de membres. Dans un premier temps, seules les entrepreneuses ou futures entrepreneuses ayant participé aux journées Pow’her sont invitées à prendre place dans le cercle. «Comme la dernière édition était à distance, d’autres créatrices de la métropole lilloise nous ont rejoint. Plus tard, nous élargirons peut-être le rayon, mais l’essentiel est que toutes les membres puissent prendre part à chacune de nos rencontres régulières», précise Magali Pourrat.

En cette période, plus que jamais, nous avons besoin de ces discussions inspirantes”