Retour sur le salon Solar’Agri Day à Bapaume

Les énergies solaires ont de l’avenir dans le monde agricole

À Bapaume, le photovoltaïque était au cœur du salon Solar’Agri Day. Une filière qui devrait poursuivre son développement dans le monde agricole.

Ce sont plus de 30 exposants qui étaient au rendez-vous à Bapaume. © Aletheia Press/L.Saleur
Ce sont plus de 30 exposants qui étaient au rendez-vous à Bapaume. © Aletheia Press/L.Saleur

Sensibiliser au photovoltaïque et au solaire thermique dans l’agriculture, telle était la mission de la première édition du Solar’Agri day, organisée par la Chambre d’agriculture Hauts-de-France. Constructeurs, banques, assurances… Ce sont plus de 30 exposants qui étaient au rendez-vous, ce 23 mars dernier à Bapaume.

Un enjeu pour les agriculteurs

Le constat est sans équivoque. Les besoins en électricité sont en augmentation, tout comme les prix d’achat. Comment répondre à cette demande en freinant l’envolée des factures en prenant en compte les enjeux de la décarbonation ? Les agriculteurs ont leur carte à jouer. «Le monde agricole est bien placé pour produire de l’énergie solaire. Les agriculteurs possèdent des larges surfaces de toitures et de foncier pour y implanter des panneaux», témoigne Benoit Dudant, responsable du service Bâtiment Energies, à la Chambre d’agriculture du Nord-Pas-de-Calais.

Une énergie locale, décarbonée et surtout qui peut être partagée. «On peut réduire notre facture énergétique et aussi la redistribuer. Ça peut être une source de revenu complémentaire pour les agriculteurs s’ils font de l’autoconsommation collective», atteste Marc-Antoine Bonvoisin, conseiller énergie à la Chambre d’agriculture du Nord-Pas-de-Calais. De nombreux paramètres, techniques et réglementaires, sont alors à prendre en considération lors de l’édification d’un tel projet : besoins énergétiques des exploitations, orientation et surface des panneaux…

L’agrivoltaïsme, une filière d’avenir

Des expérimentations variées voient également le jour depuis quelques années. C’est le cas de l’agrivoltaïsme. Des installations qui mêlent production d’énergie renouvelable et protection des parcelles agricoles. Serres photovoltaïques, ombrières pour les cultures, centrales au sol dans les pâtures… Les installations peuvent protéger les productions d’un soleil trop fort et des intempéries tout en générant de l’électricité.

«La Chambre de l’agriculture se mobilise sur le photovoltaïque depuis quinze ans. Ce n’est pas nouveau pour nous. Mais toutes les notions liées à ce type d’agriculture ne sont pas encore totalement définies», explique Arnauld Etienne, responsable du service énergie à la Chambre d’agriculture Nord-Pas-de-Calais. Une loi a été adoptée par l’Assemblée nationale, en début d’année, pour encourager une telle production. Avec un impératif, préserver la production agricole. La Chambre de l’agriculture Hauts-de-France finalise, avec la Région, une convention régionale solaire agricole pour encadrer et assurer la pérennité de la filière.

Marie-Sophie Lesne, vice-présidente de la Région Hauts-de-France chargée de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Pêche et Sébastien Bocquillon, élu à la Chambre d’agriculture et agriculteur. © Aletheia Press/L.Saleur

Le solaire a donc de l’avenir dans le monde agricole. Et la Région en a conscience. «C’est un sujet central pour notre territoire, qui s’inscrit dans une démarche rev3», ajoute Arnauld Etienne. Les agriculteurs pourraient aider la Région à atteindre les objectifs du SRADDET (Le schéma régional d'aménagement et de développement durable du territoire). Il s’agit de produire 1 778 GWh par an, d’ici 2031, en énergie solaire sur tous les Hauts-de-France.

«On a besoin de massifier le photovoltaïque. En juin prochain, nous allons lancer un nouvel appel à projet FEADER» renchérit Marie-Sophie Lesne, vice-présidente de la Région Hauts-de-France chargée de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Pêche. Une opportunité pour les projets des jeunes agriculteurs et les exploitations engagées dans une démarche agroenvironnementale.