Les Emplois francs en phase de test à la MEL

La MEL a présenté le dispositif «Emplois francs» dans ses locaux le 21 mars. Effectif depuis le 1er avril, l'objectif est de réinjecter de l'emploi dans les quartiers prioritaires grâce à des aides à l'embauche allant de 5 000 € à 15 000 €.

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Damien Castelain, président de la MEL (à gauche), et Michel Lalande, préfet de la région Hauts-de-France et préfet du Nord, présentent le dispositif «Emplois francs» ©AlexandreTraisnel-MEL

«Nous donnons la priorité à l’emploi dans les quartiers prioritaires», introduit Damien Castelain, président de Métropole européenne de Lille. «Une fiche de route sera présentée en juin. 9 000 emplois sont à créer pour réduire le déficit de l’emploi entre les quartiers.» A l’issue de la présentation du dispositif «Emplois francs», mesure effective depuis le 1er avril, 25 entreprises se sont engagées à embaucher des personnes sous ce type de contrat. 26 quartiers prioritaires sont concernés au sein d’une vingtaine de communes de la MEL : Armentières, Croix, Faches-Thumesnil, Hem, Lambersart, Lille, Hellemmes, Loos, Lys-lez-Lannoy, Marcq-en-Barœul, Mons-en-Barœul, Ronchin, Roubaix, Seclin, Tourcoing, Villeneuve-d’Ascq, Wattignies et Wattrelos. Près de 200 emplois devront ainsi être créés. Dix premiers demandeurs d’emploi ont pu, par ailleurs, signer un contrat à la fin de la présentation. «Nous sommes l’un des premiers territoires expérimentaux à lancer le dispositif, indique Michel Lalande, préfet de la région Hauts-de-France et préfet du Nord. Nous travaillons à la cautérisation des fracturations.» Alors que l’ensemble de la MEL enregistre un taux de chômage moyen de 12%, les quartiers de la politique de la ville observent un taux proche de 25%. La MEL fait partie des sept territoires d’expérimentation avant la généralisation de la mesure, à l’horizon 2020, par le gouvernement.

Une aide à l’embauche

Le principe est simple : pour toute personne recrutée sous ce dispositif, l’entreprise peut recevoir deux types de subventions. Pour un CDD de six mois ou plus, une aide jusqu’à 5 000 €, étalée en deux versements sur deux ans, est allouée. En cas de CDI, la subvention s’étend jusqu’à 15 000 €, à hauteur de 5 000 € par an en trois ans. En encourageant les entreprises, le gouvernement espère ainsi réduire la discrimination à l’embauche. Ce type de contrat devrait contribuer à l’insertion professionnelle, mais aussi à la durabilité de l’emploi en cas de CDI. Seules conditions pour les employeurs, être issu du secteur privé ; le public et les particuliers sont exclus. Le poste à pourvoir ne doit par ailleurs pas avoir fait l’objet d’un licenciement dans les six mois précédant le recrutement. Pour le public bénéficiaire, il suffit d’habiter dans un quartier prioritaire de la MEL, d’être inscrit à Pôle emploi et de ne pas avoir été salarié d’une entreprise dans les six mois précédant l’embauche. L’âge ou le niveau de diplôme, possibles facteurs de discrimination, ne sont pas pris en compte. Près de 33 000 personnes sont concernées. Parmi les 25 entreprises s’étant déjà engagées, Auchan, l’EHPAD «Résidence Porte de Gand», Kiabi, Norauto, Renault ou encore l’Olivier assurances.