Les “Villes Internet” se multiplient
Un Français sur dix habite dans une “Ville Internet”. L’association du même nom distingue cette année 271 collectivités particulièrement engagées dans l’Internet citoyen. Et elle invite les futures équipes municipales à s’emparer du sujet du service public numérique local.
“N’oubliez pas de nommer un élu délégué au service public numérique local”, propose Florence Durand-Tornare, déléguée de l’association “Villes Internet”, aux futurs élus municipaux. C’était le 19 février à l’hôtel de ville de Paris, lors de la 15e édition de la remise des labels – des arobases – que cette association attribue aux collectivités qui s’engagent dans l’Internet citoyen. Au total, cette année 271 collectivités ont été distinguées ; 34 villes ont obtenu les cinq arobases, le score maximal, parmi lesquelles Villeneuve-d’Ascq (Nord, 66 000 habitants) et Saint-Apollinaire-de-Rias (Ardèche, 159 habitants). Les collectivités qui ont obtenu quatre arobases sont au nombre de 36. Là aussi, cohabitent des villes de taille les plus diverses, avec Lille qui voisine une ville de 4 000 habitants. Mais le gros des bataillons se situe dans la catégorie moyenne des trois arobases. Géographiquement, la répartition de ces collectivités sur le territoire est très inégale : les “Villes Internet” se concentrent autour de quatre foyers d’innovation : en tête la région Ile-de-France, suivie de Rhône-Alpes, puis du Nord-Pas-de-Calais qui connaît, cette année, une forte augmentation des villes distinguées, et enfin de la Lorraine. Par type de ville, ce sont les petites agglomérations (entre 20 000 et 99 900 habitants) qui représentent une bonne partie des villes participantes (46%), suivies des villes moyennes qui comptent pour un peu moins d’un tiers, puis des villages. Les grandes villes, elles, ne comptent que pour 4%.
Vers une mutualisation accrue. En 15 ans d’existence, l’association a décerné des labels à près d’un millier de collectivités. Et aujourd’hui, plus de 1 600 d’entre elles sont inscrites sur la plateforme en ligne de “Villes Internet”. Cette année, en coopération avec la DATAR, l’association déploie le projet ATLAAS. Cet annuaire localisé des acteurs, des actions et des services numériques, répartis entre plusieurs enjeux de développement, est destiné à rendre visibles les initiatives des territoires dans le domaine des services numériques et de l’Internet citoyen. Il devrait permettre aux décideurs locaux de partager les bonnes pratiques et, éventuellement, de mutualiser leurs approches. Déjà, sur la plate-forme de l’association, sont présentés de nombreux services développés par les collectivités. Au fur et à mesure du temps, les initiatives déposées ont témoigné de l’évolution de la manière dont les décideurs publics se sont approprié des technologies de l’information, dans l’exercice de leurs missions de service public, leur dialogue démocratique et la performance de leurs administrations. Alors qu’il y a 15 ans, les pionniers échangeaient sur la mise en ligne d’un site vitrine, aujourd’hui, “on voit émerger chez les collectivités locales des nouveaux services comme des applications mobiles très élaborées, qui sont presque des services de transaction. Une autre nouveauté importante réside dans l’usage de la voix dans des dispositifs, y compris participatifs, où les internautes peuvent poster leurs messages vocaux”, précise Florence Durand-Tornare.