Les dix tendances technologiques qui marqueront 2014

Marché des équipements électroniques, accessoires connectés, messages instantanés sur mobile, TV payante et usage des smartphones, tels sont les principaux enjeux identifiés par Deloitte dans ses “TMT Predictions 2014”. Présentation d’une étude que tous les dirigeants d’entreprise devraient lire aujourd’hui pour mieux connaître leurs clients de demain.

Duncan Stewart, directeur du centre de recherches international TMT de Deloitte : “A travers notre étude, nous revenons de façon détaillée sur certaines tendances dont nous avons pu voir l’émergence récemment.”
Duncan Stewart, directeur du centre de recherches international TMT de Deloitte : “A travers notre étude, nous revenons de façon détaillée sur certaines tendances dont nous avons pu voir l’émergence récemment.”

Comme chaque année, le cabinet Deloitte publie une étude prospective consacrée aux tendances majeures en matière de technologies, de médias et de télécommunications (TMT). Son nom : “TMT Predictions 2014”. L’occasion de découvrir les changements, les principales tendances dans ces secteurs d’activité ainsi que leurs incidences commerciales sur les entreprises. Après Paris, Strasbourg, Nantes, Nice, Toulouse et Grenoble, c’est à Lille, ce 11 février, que s’achevait son tour de France de présentation de ces résultats. A la fois tour d’horizon et exercice prospectif, cette étude réalisée à l’échelle mondiale1 permet aux entreprises de préparer l’avenir. Et de profiter, demain, d’une croissance tirée par les innovations technologiques.

D.R.

Duncan Stewart, directeur du centre de recherches international TMT de Deloitte : “A travers notre étude, nous revenons de façon détaillée sur certaines tendances dont nous avons pu voir l’émergence récemment.”

“A travers notre étude, nous revenons de façon détaillée sur certaines tendances dont nous avons pu voir l’émergence récemment, explique Duncan Stewart, directeur du centre de recherches international TMT de Deloitte. Nous prévoyons que le marché des accessoires connectés devrait générer 3 milliards de dollars cette année, tiré par l’intérêt du grand public pour les lunettes, montres et bracelets fitness intelligents. Les smartphones, produits phare du marché électronique grand public, arrivent, eux, à saturation auprès de la plupart des classes d’âge. En 2014, les usages devraient connaître une forte augmentation mais chez les plus de 55 ans seulement.” Pour le chercheur, l’année 2014 sera donc l’année des baby-boomers (cf. tendance n°9 ci-dessous) qui génèrent de nouveaux enjeux, de nouvelles opportunités. “Inciter la génération des baby-boomers à utiliser d’autres fonctions de leur smartphone que l’appel téléphonique représente une opportunité considérable pour les opérateurs, explique-t-il. Il s’agit d’un enjeu d’autant plus important pour eux que nous prévoyons qu’un quart de ces propriétaires de smartphones risque de ne pas télécharger une seule application.”

Tendance n°1 : les accessoires connectés. En 2014, dix millions d’accessoires connectés devraient être vendus, générant près de trois milliards de dollars de chiffre d’affaires. Produit phare : les lunettes connectées ! Celles-ci devraient se vendre à quatre millions d’unités pour un prix de vente moyen de 500 dollars. Côté bracelets fitness et montres intelligentes, on prévoit six millions d’unités vendues pour un prix moyen de 160 dollars. Si ce marché semble très lucratif, avec d’importantes opportunités dans la relation patient/médecin par exemple, Deloitte met toutefois l’accent sur les incertitudes législatives. Question qui a récemment fait l’actualité aux Etats- Unis : sera-t-on autorisé à porter ces lunettes connectées pour conduire ?

Tendance n°2 : les équipements électroniques. Les smartphones, tablettes, PC, télévisions et consoles de jeu devraient enregistrer des ventes dépassant les 750 milliards de dollars en 2014, soit 50 milliards de dollars de plus qu’en 2013. Une hausse supérieur à 100% si l’on compare les ventes de tous ces appareils aux chiffres de 2010 ! En effet, depuis 2003, ces cinq produits connaissent une croissance extraordinaire : entre 6% et 12% chaque année depuis dix ans. Et si Deloitte anticipe un tassement de la croissance, les ventes de ces produits devraient atteindre les 800 milliards de dollars par an.

Tendance n°3 : les cours en ligne. Une augmentation de 100% des cours en ligne par rapport à 2012 ! Telle est la prévision de Deloitte pour les fameux MOOCs (pour “Massive Open Online Courses”). Au total, dix millions de cours en ligne même si, remarque l’étude, peu d’inscrits vont jusqu’au bout et valident les cours. C’est sans doute ce qui explique que les MOOCs ne représenteront que 0,2% des cycles complets d’études en 2014. Si Deloitte ne prévoit pas en 2014 une rupture du marché traditionnel de l’enseignement supérieur, ces MOOCs pourraient toutefois représenter jusqu’à 10% des cours dispensés, et ce, dès 2020. Cible : la formation continue et tous ceux qui n’ont pas accès à l’enseignement supérieur pour des raisons financières ou géographiques.

Tendance n°4 : les droits de retransmissions sportives. Les grands événements sportifs constituant l’un des moyens pour les chaînes TV d’accroître leur base d’abonnés et de générer des revenus publicitaires, le montant des droits de retransmission des grands événements sportifs devrait encore croître pour atteindre 24,2 milliards de dollars, en hausse de 14% par rapport à 2013 (à comparer aux 5% de croissance enregistrée en moyenne entre 2009 et 2013). Une tendance portée par la signature de nouveaux accords avec plusieurs ligues européennes de football et diverses ligues sportives nord-américaines. Toutes disciplines et tous pays confondus, les droits agrégés de retransmission devraient avoisiner les 35 milliards de dollars en 2014, dont environ 70% pour la catégorie premium. Mais l’étude Deloitte met en garde : les chaînes TV devront accroître leurs investissements dans les nouvelles technologies afin d’améliorer la qualité de la diffusion et développer de nouveaux formats !

Tendance n°5 : la télévision payante. Quand certaines études tablent sur une baisse des abonnements aux chaines payantes, Deloitte mise sur l’inverse. En effet, l’étude prévoit que d’ici la fin 2014, près de 50 millions de foyers dans le monde auront souscrits à deux abonnements ou plus de télévision payante, soit environ 5 milliards de dollars de recettes. Dix autres millions de foyers auront accès à une offre premium dans le cadre de leur abonnement à un autre service, tel que l’Internet haut débit, et la plupart des foyers disposeront d’un service de type plate-forme de TV payante et d’un service vidéo à la demande par abonnement moins cher mais complétant l’offre de contenu. Parmi les foyers abonnés, 10% compteront plusieurs abonnements (trois fournisseurs ou plus). Une part qui pourrait s’élever à 20% sur certains marchés d’ici 2015, tandis qu’un nombre croissant de propriétaires de droits rendront accessibles leur contenu via la vidéo à la demande, boosté par des débits de plus en plus importants.

Tendance n°6 : les SMS et la messagerie instantanée. En 2014, la messagerie instantanée sur mobile devrait représenter deux fois le volume des SMS. Toutefois, ces SMS devraient représenter plus de 100 milliards de dollars de revenus, soit environ 50 fois les recettes agrégées de tous les services de messagerie instantanée. Selon Deloitte, ce n’est qu’à partir de 2017 que les recettes issues des SMS ralentiront. Et l’étude de s’interroger : les opérateurs doivent-ils encourager leurs abonnés à adopter la messagerie instantanée pour capter une partie de la valeur à travers les forfaits haut débit ? Poser la question est déjà y répondre…

Tendance n°7. Les phablets (smartphones à écran entre 5 et 6,9 pouces). Les smartphones à écran compris entre 5 et 6,9 pouces (les “phablets”) représenteront un quart des ventes de smartphones, soit 300 millions d’unités en 2014. Soit le double des ventes en 2013 et dix fois plus qu’en 2012 ! Les recettes générées par ces phablets devraient atteindre 125 milliards de dollars avec un prix moyen de vente de 415 dollars, soit environ 10% de plus que les smartphones dans leur ensemble. Cependant, l’étude Deloitte indique que les ventes de phablets se tasseront en 2014 ou 2015 avant de plafonner à 30% ou 40% du marché global des smartphones.

Tendance n°8 : les e-consultations. En matière d’innovation dans la relation patient/ médecin, l’étude Deloitte prévoit 100 millions de consultations virtuelles dans le monde en 2014 (cf. tendance n°1). Ce qui devrait permettre d’économiser cinq milliards de dollars par rapport aux consultations traditionnelles. Si les e-consultations devraient ainsi croître de 400% par rapport à 2012, les auteurs de l’étude indiquent toutefois que ce phénomène demeurera très américain dans un premier temps, avec 75 millions d’e-consultations en Amérique du Nord, soit 25% du marché potentiel.

Tendance n°9. Les smartphones pour les plus de 55 ans. En 2014, la pénétration des smartphones enregistrera un bond significatif auprès des plus de 55 ans. En effet, celle-ci devrait passer de 25% (en 2013) à 45/50% en 2014. En outre, l’écart avec les 18-54 ans (70%) sera négligeable en 2020 ! Mais, remarque l’étude Deloitte, même s’ils s’équipent, les plus de 55 ans devront faire évoluer leurs usages vers la data, formidable opportunité pour les opérateurs et véritable challenge pour les utilisateurs. Car Deloitte prévoit qu’environ 25% des plus de 55 ans ne téléchargera aucune application en 2014…

Tendance n°10 : les smartphones ultrarobustes. Utilisés par les professionnels de la livraison de colis ou de dépannage par exemple, les smartphones ultra-robustes devraient connaître un prix d’entrée, en baisse, à 250 dollars. Vue par ces professionnels comme un facteur de productivité, cette tendance nette est aujourd’hui rendue possible par la baisse des prix des composants et la plus grande robustesse des terminaux qui résistent désormais à des usages intensifs, et ce, dans toutes les situations. Augmentation des ventes sur ce segment de marché : + 50%, soit dix millions d’unités supplémentaires vendues par rapport aux 21 millions d’unités vendues l’an dernier.