Les Défiboiseurs sont sur le feu

Ingénieurs, architectes, Compagnons du Devoir, ensemble pour un objectif commun : l’acte de construire  ! Les Défis du Bois, organisés par l’École nationale supérieure des technologies et industries du bois (ENSTIB) d’Épinal, l’École nationale d’architecture de Nancy et les Compagnons du Devoir, mettent cette année le cap sur les Hautes-Vosges pour ce challenge constructif à la gloire du matériau bois et de l’intelligence collective.

© Benjamin Prost Les Défisboiseurs sont dans le dur histoire de peaufiner leurs projets.
© Benjamin Prost Les Défisboiseurs sont dans le dur histoire de peaufiner leurs projets.

On les appelle les Défiboiseurs, du nom des aujourd’hui bien connus Défis du Bois, challenge constructif ancré dans l’écosystème du bâtiment depuis plus de 30 ans. Cette année, six équipes de six vont mettre le cap sur un site touristique des Hautes-Vosges (le lieu est sagement gardé secret : NDLR) du 17 au 24 mai, pour faire œuvre d’acte commun de construction de microarchitectures pérennes où le matériau bois est roi. Ces structures répondent à un cahier des charges précis d’un partenaire privé ou public. Sept jours et six nuits de travail pour ces étudiants ingénieurs, architectes et Compagnons du Devoir, un vivre ensemble collectif où chacun apporte sa poutre à l’édifice.

«La meilleure des formations n’enseignant pas nécessairement le «faire ensemble», l’idée a germé d’un challenge étonnant de regrouper des étudiants en fin de cursus aux compétences diverses n’ayant jamais expérimenté un travail collectif ambitieux. L’objectif de cette épreuve initiatique permet une expérience de partage et de créativité, répondant à des contraintes de temps, de matériels et d’inventivité», explique Laurent Bléron, directeur de l’École nationale supérieure des technologies et industries du bois (ENSTIB) d’Épinal, cofondatrice et organisatrice de ce challenge avec l’École nationale d’architecture de Nancy.

© Benjamin Prost Léo Bonnefoy, Alexandre Krajka et Antoine Pegeot font partie de l’une des six équipes des Défis du bois cette année.

À l’origine, seuls les étudiants de ces deux établissements participaient aux Défis. Depuis une dizaine d’années, les Compagnons du Devoir se sont ajoutés.

«C’est un véritable atout pour la finalisation des constructions. Ils ont une approche technique telle qu’ils apportent une réelle valeur ajoutée au projet», assurent Alexandre Krajka, Léo Bonnefoy et Antoine Pegeot, tous les trois étudiants-ingénieurs en Master ABC (Architecture Bois Construction) participant à l’édition 2025.

Synergie des savoirs

«C’est un challenge à trois têtes ! Il permet de faire travailler ensemble les trois corporations dans l’objectif de transmettre cette importance du collectif.»

Au cœur de l’immense atelier de l’ENSTIB où l’odeur de bois fraîchement travaillé imprègne les Défiboiseurs dans la préparation active de leur futures structures, Caroline Simon, enseignante chercheuse et responsable du Master ABC (et ancienne étudiant de l’ENSTIB) milite pour cette synergie des savoirs.

© Benjamin Prost «Les Défis du bois est une épreuve initiatique», assure Laurent Bléron, le directeur de l’ENSTIB.

«Nous le voyons bien aujourd’hui, elle est plus qu’indispensable. D’ailleurs bon nombre d’architectes et d’ingénieurs répondent ensemble en groupement aujourd’hui sur des marchés. Les jeunes générations l’appréhendent parfaitement. Nous remarquons que bon nombre d’architectes vont vers l’ingénierie et inversement.» Jusqu’au jour J, les 36 participants peaufinent leurs projets lors de week-end de travail encadrés par leur enseignant.

«Une équipe pédagogique pluridisciplinaire spécialisée dans le matériau bois les accompagnent durant toute la préparation de leur projet. Elle sera également présente sur le site durant la semaine de construction.»

Dans un petit mois, les Défiboiseurs gagneront la montagne vosgienne pour vivre une expérience unique dans leur jeune carrière.

«Chaque équipe va disposer d’un espace pour la construction de sa structure. Ils vont travailler ensemble soudés et solidaires», continue Laurent Bléron.

À la différence des autres éditions, le public ne pourra assister aux différents chantiers de construction pour des raisons évidentes de sécurité vu le lieu choisi. Les microarchitectures seront visibles dès le 24 mai. En attendant cela continue à phosphorer dur du côté du Campus Bois spinalien.