Les déchets du Siaved chaufferont 1 500 logements

Les travaux démarrent pour une mise en œuvre en octobre 2014 sur une base simplissime. Les déchets urbains collectés par le Siaved, entre Denaisis et Cambrésis, sont brûlés, la chaleur dégagée est transportée par canalisations pour alimenter des chaudières chauffant logements et équipements douchinois.

Le CVE de la rue de Lourches à Douchy-les-Mines  va pouvoir utiliser la chaleur des incinérations de déchets à des fins environnementales et énergétiques.
Le CVE de la rue de Lourches à Douchy-les-Mines va pouvoir utiliser la chaleur des incinérations de déchets à des fins environnementales et énergétiques.

 

D.R.

Le CVE de la rue de Lourches à Douchy-les-Mines va pouvoir utiliser la chaleur des incinérations de déchets à des fins environnementales et énergétiques.

Le Centre de valorisation énergétique (CVE) du Syndicat interarrondissement de valorisation et d’élimination des déchets (Siaved1) produisait depuis 2004 de l’électricité mais la chaleur de l’incinération des déchets ménagers n’était pas exploitée. C’est désormais terminé. Le Siaved investit 1 M€ dans des travaux de canalisations souterraines (3 km) pour transporter l’eau chaude du CVE vers 20 sous-stations de chauffage entre lui et les habitations. Aussi vers le nouveau centre culturel de Douchy, la mairie, une maison de retraite, des courts de tennis et trois écoles. Du jamais-vu dans notre région.

Beaucoup d’avantages. Le Siaved a signé fin juin une convention avec le réseau de chauffage urbain via la SEC (Société d’exploitation de chauffage) et la SA du Hainaut (SAH), bailleur social du Valenciennois. Pour les habitants, rien de neuf sauf qu’ils n’auront plus à allumer le chauffe-eau, ils régleront leurs radiateurs. Seule la nature de l’énergie change : moins polluante puisque beaucoup moins de dioxyde de carbone s’échappera dans l’air. Douchy possède 40% de logements sociaux, c’est donc une innovation importante. Du coup, les 15 stations intermédiaires vont être modernisées, 5 autres vont être bâties.

D’autres avantages existent : baisse des charges de chauffage pour les locataires, à l’avenir linéarité des prix du chauffage. Pour la mise en place du nouveau réseau il y aura contrat de partenariat dans lequel le Siaved sera fournisseur d’énergie avec la société GHI : la taxe générale sur les activités polluantes en sera réduite et pérennisée pour le Siaved, avec un évitement de 360 000 € l’an. Enfin, les communes adhérentes au syndicat pourront bénéficier d’avantages via la taxe carbone. Les locataires, eux, profiteront de prix stables de l’énergie en question, le coût des déchets n’étant pas indexé sur celui du pétrole, la TVA étant à 7%.

Voilà aussi une décision salutaire pour l’œuvre à laquelle s’est consacré le Siaved : non seulement inciter les populations urbaines et périurbaines à réduire la masse de leurs déchets mais en faire une source de production d’énergie alternative aux sources fossiles qui, de toute façon, se raréfient. Sachant que la collecte et le traitement par la valorisation coûtaient extrêmement cher, cette fois ce sont 450 tonnes de CO2 qui ne seront plus rejetées dans l’atmosphère. Tout se tient ! 

 

1. Le Siaved, c’est  212 communes, 11 intercommunalités, 574 848 habitants et 340 villes, – 7% d’objectif de réduction de déchets, 1,5 Md€ de CA, 4 500 techniciens et cadres, 450 réseaux, 2,2 M d’équivalents-logements chauffés, 60% de chaleur produite pour l’habitat, 32% d’énergie renouvelable et de récupération dans le bouquet énergétique. C’est aussi 17 déchetteries, 224 228 tonnes de déchets collectés en 2012, un budget annuel de 24,7 M€.

(avec une photo)