Les collectivités soutiennent la filière Maroilles

Avec le coup d’arrêt de la restauration hors domicile lié à la Covid 19, la filière Maroilles AOP s’est trouvée fragilisée. Les collectivités sont venues à son soutien.

© Jackin
© Jackin

Le maroilles, c’est le fromage emblématique des Hauts-de-France, passé à la postérité grâce à Dany Boon dans le film Bienvenue chez les Cht’is en 2008. Si le film a longtemps dopé les ventes de ce fromage carré à pâte molle produit en Thiérache (Nord et Aisne), aujourd’hui la filière prend de plein fouet la crise sanitaire.

«Quand le confinement est arrivé, nous n’avions aucune information et nous n’avons pas pu anticiper, explique Philippe Roger, président de l’ODG maroilles (Organisme de défense et de gestion syndicat du maroilles) et PDG de l’entreprise Lesire et Roger. Les fromages qui étaient alors en cave, ayant une durée de vie limitée, devaient être vendus. Mais ils ne l’ont pas été à leur prix habituel.»

La filière orpheline de la restauration

En effet, une partie non négligeable des débouchés, au travers de la restauration hors domicile, est brusquement à l’arrêt alors qu’il faut au minimum 21 jours pour affiner les fromages les plus petits. Principale conséquence, les producteurs doivent procéder à des «ventes de dégagement» qui entraînent «une destruction de la valorisation», explique Philippe Roger. L’impact économique global sur la filière qui bénéficie d’une AOP n’est pas encore établi pour 2020, mais la production est stable «avec une très minime augmentation de 1% du tonnage», note Philippe Roger.

En attendant le retour à la normale, les collectivités sont venues en aide à la filière qui compte 118 producteurs de lait de vache, 3 affineurs, 5 fabricants manufacturiers et 6 fermiers. En mai, «face à une forte baisse des commandes allant de -40% jusqu’à -90% pour certains opérateurs» selon un communiqué, le conseil départemental de l’Aisne décide d’agir. Il «achète plus de 4 000 fromages auprès des 7 producteurs, industriels et fermiers implantés dans le département, pour un montant de 30 000 euros». Les fromages sont redistribués aux associations caritatives.

Autre aide de taille, celle de la Région. «Nous avons mis en place un plan de communication avec le soutien de la Région à l’automne dernier pour faire la promotion de notre AOP sur les Hauts-de-France mais aussi sur le Grand Est et l’Île-de-France, résume le président de l’ODG maroilles. La Région nous apporte également un soutien précieux à travers la prescription de nos produits auprès des lycées et je l’en remercie.» D’autres actions sont en cours de mise en place en 2021 pour limiter, autant que possible, les conséquences de la Covid et préserver les 700 emplois de la filière.