Les associations des Hauts-de-France durement impactées
En lien avec le Réseau national des maisons d’associations (RNMA), le Mouvement associatif a lancé, le 20 mars dernier, une enquête flash*, conduite par le réseau associatif Recherches & Solidarités, s’adressant aux responsables associatifs – bénévoles ou salariés. Y ont répondu 12 000 associations, dont 1 037 dans les Hauts-de-France.
Le constat en région est sans appel : 68% des associations ont cessé leur activité, 23% maintiennent une faible activité (seules 5% restent très actives) et 91% ont été contraintes d’annuler ou de reporter des événements. Point positif : le maintien du lien social pour 81% des associations, avec leurs bénévoles, lien gardé à 74% avec leurs bénéficiaires, 25% proposant des activités de substitution avec leurs adhérents. «Leur rôle [ndlr, des associations] reste crucial pour maintenir du lien et prendre soin des plus fragiles, en cette période et au-delà. Elles se mobilisent également en dehors de leurs champs d’action initiaux et restent présentes auprès des publics qui ont besoin d’elles», note dans un communiqué de presse le Mouvement associatif des Hauts-de-France, qui regroupe une grande partie des 100 000 associations actives en région, soit 163 260 salariés. Certaines associations relevant des secteurs social et médico-social ont par exemple vu leur activité se renforcer, dans des conditions difficiles et avec des surcoûts liés au Covid-19.
71% des associations ont eu recours au chômage partiel. À ce stade de la crise sanitaire, 42% des associations se heurtent à une perte de revenus d’activité ; parmi les craintes, celle de la perte de subventions liées à l’annulation d’un événement pour 27% des associations, 24% envisageant une perte des financements publics et 17% des financements privés. 15% des structures interrogées ont rencontré des difficultés de trésorerie et 52% ont moins de six mois d’exploitation couverts par leur trésorerie. Logiquement, 63% d’entre elles demandent des délais de paiement d’échéances sociales et/ou fiscales, 43% ont eu recours à des aides locales, 26% disent ne pas connaître les aides économiques existantes et seulement 6% les ont activées.
Pacte de sécurisation
Fort de ces résultats, le Mouvement associatif «plaide pour que les spécificités des associations soient reconnues et lance un appel aux pouvoirs publics pour que la pérennité économique des associations soit garantie par différentes mesures», comme il l’a indiqué par voie de presse. Un souhait partagé par le Mouvement associatif régional, avec un cri d’alarme : «Les associations ne doivent pas être les oubliés de la crise sanitaire.» Et une solution : «Que les financements de l’État et des collectivités indispensables à la pérennité du tissu associatif et des capacités d’action soient sécurisés au travers d’un Pacte de sécurisation des subventions signé par l’État et les collectivités territoriales.» Un Pacte qui devrait permettre la prise en compte des problématiques liées à l’annulation ou au report des actions, l’engagement sur la stabilité des budgets antécrise, la transformation des subventions initialement prévues en subvention de fonctionnement, le versement accéléré des subventions (soldes 2019 et avances 2020), ainsi que le doublement des avances. Le Mouvement associatif plaide également pour un fonds de soutien aux associations, pour celles qui font face à une forte baisse de leurs activités et recettes afférentes ou à une baisse de leurs ressources «issues de la générosité». Deux mesures phares qui doivent être, pour le Mouvement associatif des Hauts-de-France, assorties de mesures complémentaires et «la création d’un véritable plan de relance et d’investissement post-crise sanitaire».
*Cette première enquête sera suivie d’une deuxième plus détaillée courant mai.