Projet Tripod II par le programme Interreg

Les accessoires de Saint Lazare : quand le programme Interreg pousse les frontières pour booster nos PME

Concentré sur la maîtrise du design, le projet Tripod II, initié par le programme de coopération européenne Interreg, prendra fin début mars, après cinq ans d'existence. Saint Lazare, marque d'accessoires up-cyclés hébergée au Centre européen des textiles innovants, a bénéficié de cet accompagnement et partage ses enseignements.


Capucine Thiriez, fondatrice de Saint Lazare, avec son sac à dos en toile recyclée.
Capucine Thiriez, fondatrice de Saint Lazare, avec son sac à dos en toile recyclée.

Dans quelques jours, le programme de coopération européenne Interreg mettra fin à son projet Tripod II. Lancé en octobre 2016, son objectif était d'intégrer la méthodologie design dans les entreprises. En cinq ans, 80 PME des Hauts-de-France ont été accompagnées par 12 partenaires de la région, mais aussi de la Wallonie et des Flandres.

Durant ces heures de formation, de rendez-vous individuels et à travers la formation d'un réseau, il leur a été rappelé que le design d'un produit dépassait la simple notion d'esthétique, pour devenir un réel élément de différenciation, et donc de compétitivité.

«Il faut savoir allier technique et esthétique : alliage des matières, maîtrise des propriétés, rendu visuel…», témoigne Capucine Thiriez. Autant de notions qui n'étaient pas tout à fait évidentes pour cette fondatrice de la marque Saint Lazare, accompagnée par le dispositif.

Une confection Outre-quiévrain

Ceintures à partir de vieilles lances d'incendie, pochettes d'ordinateur à partir de feutrine récupérée dans les TGV, portefeuilles à partir de chambres à air de vélo récupérées chez Decathlon... Depuis 2019, Capucine Thiriez crée des accessoires de mode issus de l'up-cycling et reste très exigeante sur la finition. 

«Je ne cherche pas à faire des produits insolites, mais des produit de qualité, qui durent dans le temps et que l'on porte avec plaisir», insiste-t-elle.

C'est à travers de cet exemple que l’intérêt du projet Interreg prend tout son sens : si la fondatrice de Saint Lazare récupère sa matière première dans la région, la confection de ses produits a lieu à Comines, en Belgique. «Les Hauts-de-France n'ont pas de savoir-faire dans la maroquinerie...», indique Capucine Thiriez. Il serait alors dommage de se priver d'une maîtrise présente à une petite vingtaine de kilomètres de Lille, de l'autre côté de la frontière. 

«La synergie d'Interreg permet un mélange de savoir-faire, de cultures, dans une très grande proximité», confirmaient les représentants du projet Tripod II lors de la conférence de clôture.

Si l'accompagnement prend fin, ses résultats, eux, persisteront. Notamment via un réseau constitué au fil des mois.

Bien lancée, Saint Lazare vise maintenant à s'étendre. La confection de nouvelles créations aura prochainement lieu dans un ESAT en région parisienne. Les produits seront alors tout à fait «made in France», et ajouteront une dimension sociale à la marque en faisant travailler des personnes en réinsertion.

Capucine Thiriez est actuellement finaliste du trophée Perle de Lait mettant en avant les femmes entrepreneures. Si elle obtient assez de votes des internautes d'ici fin mars, elle pourrait recevoir une bourse de 8 000 euros. Un sacré coup de boost qui prolongerait l'accompagnement stoppé par Interreg.