L’entrepreneuriat en mutation...
Esprit d’entreprendre es-tu toujours là ? La réponse semble toujours tendre vers l’affirmative mais d’une façon bien différente. Certains professionnels du conseil et de l’accompagnement d’entreprise de la région, à l’image de certains experts-comptables, enregistrent des demandes fortes en matière de création d’entreprise, surtout en solo. Bonne chose ? Pas si sûr. Comme l’assurait dans nos colonnes début juillet Christophe Schmitt, le vice-président de l’Université Lorraine en charge de l’entrepreneuriat : «avec la crise, le marché de l’emploi va défaillir avec une demande qui augmente et une offre qui diminue. On peut s’attendre au développement d’un entrepreneuriat de contrainte, à la différence d’un entrepreneuriat volontaire qui prévaut actuellement.» Difficile à entendre en cette période troublée mais il est fort de constater que tout le monde ne peut pas être chef d’entreprise. Des troncs communs peuvent s’apprendre mais la fibre entrepreneuriale ne se décrète pas. Vous avez l’ADN ou vous ne l’avez pas ? L’échec, souvent criant, de bon nombre de micro-entrepreneurs s’étant lancés vaille que vaille dans l’aventure, en est le parfait exemple. Volontaire ou de contrainte, l’entrepreneuriat au sens large va devoir se réinventer et ce n’est pas la solution à tous les problèmes. Une donne indéniable et les vieux modèles ne devraient plus subsister pour longtemps même si certains défenseurs accrochés à des principes ayant fait leur temps bataillent bec et ongles pour les faire subsister. Dans le cadre de la semaine étudiante de l’esprit d’entreprendre (qui se tient au niveau national jusqu’au 16 octobre), l’Université de Lorraine via le Peel (Pôle entrepreneuriat étudiant de Lorraine) va notamment s’interroger ce 13 octobre (via une table ronde en ligne) sur : «Entreprendre avec la Covid-19, c’est possible !» Mais il ne suffit pas d’avancer masqué. Une nouvelle ère de l’entrepreneuriat apparaît s’ouvrir, reste aujourd’hui à la construire et surtout l’appréhender.