Le vrac s’empare du liquide alimentaire

Toujours en quête des achats malins, les consommateurs privilégient de plus en plus le vrac. Délaissé par la grande distribution et les industriels – même si bon nombre de grandes surfaces disposent aujourd’hui d’un rayon dédié –, le vrac répond aussi à un autre mode de consommation, moins menaçant pour l’environnement.

Gérard Bellet réinvente le vrac autour de produits inédits : l’huile, le vinaigre, le vin.
Gérard Bellet réinvente le vrac autour de produits inédits : l’huile, le vinaigre, le vin.

C’est dans cette optique que Gérard Bellet a inventé le concept “Jean Bouteille” après un an et demi de recherches. Au-delà du jeu du mot, ce dispositif sûr, propre et mesuré permet d’acheter moins cher des huiles, vinaigres et vins sélectionnés par la centrale d’achat des magasins bio. Les bouteilles, de 20 cl à 1 litre, sont remplies à la demande par le client grâce à une embouteilleuse en libre-service. «Quand on remplit soi-même, il y a une odeur qui se dégage, ça change totalement l’état d’esprit. Et chacun devient un ‘Jean Bouteille’ en embouteillant son produit», explique le jeune trentenaire. Fabriquée par un industriel régional, l’embouteilleuse a été soigneusement imaginée par Gérard Bellet, du bois qui l’entoure en passant par les “fontaines” : «je préfère ce mot à ‘tireuse’, c’est plus romantique» plaisante-t-il. «Les tarifs sont 10 à 15% moins cher qu’avec des grands contenants. On peut étalonner selon ses besoins et ne prendre que la quantité nécessaire.» Une fois le liquide dans la bouteille, une étiquette est directement imprimée, permettant ainsi une traçabilité parfaite. Mais qui induit forcément un nombre de produits limités : difficile de respecter ces normes avec des jus de fruits frais ou de la bière qui nécessitent des conservations plus complexes. Les bouteilles sont ensuite nettoyées à proximité dans des unités de lavage : «la consigne est moins chère (1 euro) puisque c’est fait à côté. On fait de l’économie circulaire locale» poursuit le créateur, par ailleurs gérant de l’entreprise lilloise R Cube Nord (aide à la gestion des déchets dans le monde professionnel).

 

En route vers le succès ? Première enseigne à tester le concept : le magasin bio Saveurs et Saisons de Villeneuve-d’Ascq avec deux huiles d’olive, deux vinaigres et deux vins rouges. «Les premiers retours sont positifs. Il faut laisser le temps au consommateur de s’habituer, il trouve ça ludique. Nous sommes déjà en rupture de stock sur les produits les plus chers !» poursuit-il. S’il se fixe six mois pour évaluer le marché, Gérard Bellet envisage déjà de s’implanter dans des épiceries fines, des caves à vin, d’autres magasins de la Métropole et, pourquoi pas, d’arpenter les marchés.

D.R.

Gérard Bellet réinvente le vrac autour de produits inédits : l’huile, le vinaigre, le vin.