Le travail des handicapés a aussi son intérim
Du 14 au 18 novembre, aura lieu la 20e édition de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées. Au-delà des manifestations qui seront organisées durant cette semaine, jetons un coup de projecteur sur l’une des composantes de l’emploi handicapé : l’intérim. Rencontre avec Ygit Avci, responsable de Cap intérim France à Calais, l’une de ces agences spécialisées.
Chaque année en novembre − en 2016 pour la vingtième fois −, l’Association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées organise la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (SEEPH). Selon les organisateurs, la SEEPH «mobilise chaque année de plus en plus de participants pour réaliser un maillage d’actions en faveur de l’emploi et du handicap. Les associations, les entreprises et les institutions déclinent leurs propres programmes de sensibilisation et de formation. La SEEPH contribue ainsi à modifier la perception du handicap en entreprise et dans la société». Sur la Côte d’Opale, cette Semaine sera marquée un forum à Berck le 15, un colloque de l’association «Tous parrains» à Boulogne-sur-Mer et un job dating à l’agence Exupéry de Pôle emploi à Calais.
Cap intérim France. Sur le littoral, l’un des hommes impliqués dans l’organisation de la SEEPH est M. Ygit Avci. M. Avci, qui a une longue expérience dans le monde du travail handicapé, dirige depuis quelques mois l’agence calaisienne de Cap intérim France. Cette SARL a son siège à Friville-Escarbotin, non loin d’Abbeville, et rayonne dans toute la région Hauts-de-France avec des agences à Saint-Quentin (02), Grand-Fort-Philippe (59), Nogent-sur-Oise (60), ainsi que Calais et Arras (62).
La règle des 6%. Pourquoi faire appel à des travailleurs handicapés pour des missions d’intérim ? Outre la sympathie pour la cause, M. Avci souligne que «les travailleurs handicapés ne sont pas à côté du reste de la société, ils ont des compétences». Il existe une incitation au moins aussi puissante : depuis la loi du 11 février 2005, les entreprises de 20 personnes et plus doivent comporter au moins 6% de travailleurs handicapés. Si certaines entreprises ne parviennent pas à atteindre ces quotas au sein de leur effectif permanent, elles peuvent se libérer de leurs obligations (et éviter la taxe…) en attribuant des missions d’intérim à des travailleurs handicapés.
«Je les connais tous». A la tête de l’agence de Calais de Cap intérim, Ygit Avci ne revendique pas le gigantisme. Il dispose d’un noyau «d’une quinzaine de clients habituels», au potentiel assez vaste, et gère «une trentaine d’intérimaires» en poste. M. Avci travaille en partenariat avec Pôle emploi, Cap emploi et la Mission locale. Le recrutement des intérimaires fait l’objet d’un entretien approfondi qui débouche bien souvent sur la mise en place de formations. Un travail sur mesure qui permet à M. Avci d’affirmer : «Les intérimaires, je les connais tous.» Une connaissance qui le conduit rapidement à les placer dans des missions de chauffeur poids lourd, conducteur de bus, cariste, gardien d’immeuble, agent administratif, d’accueil ou encore d’entretien, magasinier, préparateur de commandes, etc. Actuellement, parce qu’il existe une demande, une formation de soudeur a lieu. Les missions consistent essentiellement en des remplacements, mais il n’est pas rare qu’en cas de vacance définitive d’un poste, les clients consultent Cap intérim pour procéder à un recrutement. M. Avci se prépare, avec ses deux collaboratrices, à faire de la SEEPH un moment fort des entretiens à cette fin au sein de l’agence calaisienne.