Entrepreneuriat

Le SNEE levier d’une jeune génération d’entrepreneurs

Le statut national d’étudiant-entrepreneur a fêté cette année ses 10 ans d’existence. Il s’adresse à l’étudiant ou au jeune diplômé voulant obtenir un accompagnement dans un projet de création d’entreprise. La Lorraine fait figure de pionnière en la matière. Dans un contexte où un nombre croissant de jeunes veulent se lancer, souvent en cumulant avec le salariat.

Lancé en 2014, le SNEE participe au développement de la culture d’entreprise chez les jeunes. @D.R.
Lancé en 2014, le SNEE participe au développement de la culture d’entreprise chez les jeunes. @D.R.

Et si les étudiants étaient des entrepreneurs comme les autres ? Force est de constater que depuis une dizaine d’années, ils sont de plus en plus nombreux à tenter l’aventure. Des jeunes entrepreneurs, le Grand Est en compte près de 800. Avec 17 % des effectifs, c’est la 2e région française, après l’Île-de-France, avec le plus grand nombre d’étudiants-entrepreneurs. Dont quelque 600 scolarisés juste en Lorraine. Une donnée efficiente que l’on doit au Pôle entrepreneurs étudiants de Lorraine, plus connu sous la dénomination de PeeL. Ce programme, développé à l’échelle nationale, met en avant l’état gazeux des projets davantage que leur avancement. Une fois l’idée mise sur la table, les étudiants se voient proposer un accompagnement pour la développer. L’aide à la création d’entreprise n’arrive qu’en fin de processus. En plein dans les aspirations de ces jeunes en quête de sens et voulant d’abord travailler sur les valeurs, l’essence, l’utilité sociétale. Il s’agit donc de valoriser l’expérience avant le résultat. Une méthode qui porte ses fruits : 1 étudiant-entrepreneur sur 5 finit par créer une activité. C’est en juin 2014 que fut créé le statut national étudiant-entrepreneur (SNEE), dans le cadre d’un plan d’action établi par le ministère de l’Enseignement Supérieur. Le but était bien de favoriser l’essor de la culture entrepreneuriale et de l’esprit d’innovation. En Lorraine, l’initiative fut initiée, dès 2010, par Christophe Schmitt. Avec les résultats probants que l’on connaît.
On rappellera les grands principes du SNEE. Il est accordé, sous conditions, après examen d’un dossier de candidature par un organisme appelé comité d’engagement Pépite (Pôle étudiant pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat). Lequel, sur chaque territoire, associe établissements d’enseignement supérieur (universités, écoles de commerce, écoles d’ingénieurs), acteurs économiques et réseaux associatifs.

Les jeunes entrepreneures osent

Pour postuler, l’étudiant ou le jeune diplômé doit être titulaire du baccalauréat ou de son équivalence en niveau, inscrit dans un cursus en formation initiale ou en formation continue préparant un diplôme de l’enseignement supérieur délivré au nom de l’État ou être diplômé de l’enseignement supérieur (personnes détentrices d’un doctorat et inscrites dans un programme post-doctoral). Le SNEE recèle des avantages certains. Il permet d’être accompagné par deux tuteurs, dont un référent du réseau Pépite, d’accéder à un espace de travail partagé - coworking - de ce même réseau, d’obtenir des aménagements de l’emploi du temps de l’étudiant, de pouvoir remplacer le stage obligatoire dans un cursus de formation par le travail sur un projet de création d’entreprise. Depuis sept ans, plus de 200 emplois salariés ont été créés dans la région Grand Est grâce à l’écosystème du PeeL. Dans l’espace géographique régional, on estime que près de 100 000 étudiants sont impactés par les actions de sensibilisation à l’entrepreneuriat. Avec une tendance observée. Les étudiantes auraient moins de freins que les autres entrepreneures. Elles représentent plus de 35 % des porteuses de projets du PeeL. L’action d’entreprendre se féminiserait donc de manière durable. Une dynamique qui s’imbrique dans une autre : la volonté d’entreprendre chez les 18-30 ans va croissante. 7 sur 10 veulent franchir le Rubicon et près de 3 sur 4 sont concernés par la création d’entreprise, soit parce qu’ils l’ont déjà fait, soit parce qu’ils en ont simplement l’envie. Ce choix de vie professionnelle est motivé essentiellement par un besoin d’indépendance et la volonté de s’épanouir tout en gérant son temps de façon autonome. Les jeunes sont aussi plus nombreux à envisager de cumuler ou alterner salariat et entrepreneuriat qu’à souhaiter se dédier uniquement à l’entrepreneuriat. Pour 1 jeune sur 2, la vie professionnelle idéale inclut une expérience entrepreneuriale, sans exclure le salariat.