Gazettescope

La semaine de quatre jours : vraie ou fausse amie de l’entreprise ?

Et si l’on ne travaillait plus que quatre jours par semaine ? Après le télétravail, qui s’est largement développé depuis la pandémie de Covid-19, l’idée de réduire, non pas le temps de travail, mais le nombre de jours sur lesquels il est effectué fait école en Europe. La France est en encore à une phase expérimentale. Cette semaine, la Gazettescope décrypte ce potentiel nouveau rythme de travail.


La semaine de quatre jours : vraie ou fausse amie de l’entreprise ?

Depuis la pandémie, nombre d’employeurs testent, pour gagner en attractivité, l’adoption de nouveaux rythmes de travail. On pense ici au télétravail. Dans la foulée, il est une mesure sociale qui interroge : celle de la semaine de quatre jours. Elle est pour le moment loin d’être généralisée et reste expérimentée, dans la fonction publique comme dans le secteur privé. Le terme semaine de quatre jours peut dissimuler plusieurs sens.

Pas les 32 heures

Le premier est celui d’une semaine de quatre jours avec une réduction du temps de travail, par exemple passer à 32 heures. Le second est celui d’une semaine où le temps de travail sera compressé sur quatre jours, où il s’agit pour les salariés de conserver leur durée de travail initiale sur un laps de temps réduit. Dans le cadre légal, rien n’est imposé aux entreprises. En résumé, on travaille le même nombre d’heures, mais que quatre jours. Ce qui induit des journées plus longues. 8 h 45 pour un salarié à 35 h, par exemple. Sans compter la pause déjeuner et le temps de transport. Ce sera 9 h 15 pour un salarié à 37 h. Et 9 h 45 pour un salarié à 39 h. Il s’agit là d’une limite puisque la durée quotidienne maximale ne peut dépasser 10 heures dans le Code du travail. La version la plus testée dans notre pays est la semaine de quatre jours où l’on comprime le temps de travail.

De vraies questions

Dès lors, se posent de légitimes questions : sur la durée, les salariés qui font des journées de 9 h sont-ils plus ou moins productifs sur la durée ? Des journées allongées sont-elles compatibles avec les heures d’ouverture et de fermeture des écoles ? Que deviennent les RTT pour les salariés qui en disposent ? Comment cela se traduit pour les cadres au forfait, dont le temps de travail n’est pas décompté en heures, mais en nombre de jours sur l’année ? On le voit donc. À partir du postulat où nombre de salariés aspirent à travailler autrement, en souhaitant un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée, cela tient avant tout de l’organisation propre à chaque entreprise. Comme le télétravail, cela peut convenir certains et pas à d’autres. L’imposer serait contre-productif. Surtout quand l’objectif est de fidéliser les collaborateurs, notamment la jeune génération de salariés qui a une vision autre du travail que ses devancières, et de gagner en attractivité. En définitive, la semaine de quatre jours au temps compressé n’est en rien un alpha et oméga organisationnel. Un outil, sans doute, qui peut avoir son utilité. L'entreprise doit optimiser son organisation, laquelle n'est pas un jeu de Mikado que l'on déplace, au gré de l'air du temps. On peut imaginer une entreprise couplant semaine de quatre jours avec le télétravail : le collectif n'en serait-il pas fragiliser ? La semaine de quatre jours est un mode de fonctionnement encore trop aléatoire pour qu’il devienne à court terme une norme.