Le secteur en plein essor

Le 22 novembre à la Cité des Echanges (Marcq-en-Barœul), la Fédération des entreprises du recyclage (FEDEREC) a dévoilé les chiffres 2017 de la filière recyclage en France, et plus particulièrement en Région. L'occasion de réaffirmer le poids de la filière de valorisation des déchets industriels et du BTP, mais aussi de creuser les points à améliorer, notamment au niveau du plastique.

Le BTP, les déchets non dangereux et industriels représentent la majorité de la collecte en Hauts-de-France.©Bertold Werkmann
Le BTP, les déchets non dangereux et industriels représentent la majorité de la collecte en Hauts-de-France.©Bertold Werkmann

La filière du recyclage attire toujours plus en Région. En 2017, les Hauts-de-France comptaient 143 entreprises pour 267 sites de recyclage, dont une majorité de PME et TPE par rapport aux grands groupes. La filière représente une masse salariale de 4 000 personnes, un chiffre en hausse depuis 2016. Preuve que l’économie circulaire est porteuse, «les Hauts-de-France comportent plus de salariés par établissement que les autres régions [hors Ile-de-France]», souligne Cyrille Martin, chargé de mission auprès de la direction générale chez FEDEREC. Près de 10 millions de tonnes ont été collectées en 2017 en Région. Pour son bilan annuel, la Fédération des entreprises du recyclage (FEDEREC) a réalisé deux enquêtes : la première porte sur les PME via un sondage de l’institut Le Terrain ; la seconde questionne les groupes nationaux par le biais de l’entreprise SEREHO. Près de la moitié des entreprises prévoient un accroissement de leur chiffre d’affaires en 2018. Un optimisme qui se justifie notamment par la hausse des activités industrielles avec, pour conséquence directe, la hausse des déchets collectés.

Les déchets de l’industrie en tête de proue

Parmi les secteurs d’activité représentés, une grande majorité des déchets récupérés provient du bâtiment, des déchets industriels et non dangereux, mais aussi des métaux ferreux et du textile. Sur la filiale du bâtiment, la région récupère 3 millions de tonnes, principalement de briques, tuiles et béton. Un chiffre en augmentation en raison de la hausse des mises en chantier (+23%) dans le département du Nord. Les métaux ferreux représentent quant à eux 17% du gisement national dans les Hauts-de-France, de par le passé sidérurgique du territoire. La demande du marché européen a par ailleurs augmenté sur ce secteur. «Les activités de recyclage se sont relocalisées au niveau européen.» Le volume de cartons collectés s’est envolé alors que celui du papier baisse. «On consomme globalement moins de papier, le carton augmente avec le développement des commandes en ligne.» Quant au plastique, si les Hauts-de-France en récoltent une partie équivalente à leur poids démographique par rapport au niveau national, sa valorisation reste relativement faible. Le bois se distingue par une progression de la filière meuble, prisée en Europe, pour son potentiel énergétique dans les centrales thermiques. Enfin, concernant le textile, la région est l’une des plus dynamiques, pour un marché très demandeur hors Union européenne.

«Les activités de recyclage se sont relocalisées au niveau européen»

La Chine oblige les activités à se relocaliser

La décision de la Chine de stopper l’importation d’un vingtaine de types de déchets solides dont des plastiques, effective depuis le 1er janvier 2018, a provoqué un séisme en Europe et aux États-Unis. Pour y pallier, les pays exportateurs doivent relocaliser leurs activités et créer de nouveaux sites pour certains matériaux. «Un nouveau site se monte dans l’Oise», détaille Frédéric Dutriez, président de la FEDEREC. La décision un peu brusque de la Chine pose un problème à court terme : la saturation des unités de recyclage. L’une des branches les plus touchées par ce revirement est le plastique. «La vente de plastique a augmenté en France, mais il y a une saturation de la filière.» La majorité du tonnage provient des industries. Si la collecte des ménages s’améliore, les récents événements poussent les entreprises à éviter la récupération des matériaux en amont. «Nous avons une visibilité réduite sur les décisions politiques quant au taux d’incorporation du plastique recyclé.»

La FEDEREC en chiffres

  • 1 100 entreprises représentées en France
  • 9 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur l’ensemble des acteurs du recyclage
  • 8 syndicats régionaux
  • 12 filières d’activité
  • 3,67 millions de tonnes de CO2 économisées en Hauts-de-France

«Les activités de recyclage se sont relocalisées au niveau européen»