Entreprises
Le retard de paiement : facteur de défaillance
Les impayés sont un véritable fléau pour les trésoreries des entreprises. Elles peuvent mettre à mal la pérennité de ces dernières. Comprendre leur impact ? S’en protéger. Le thème d’une session organisée par l’Union des Entreprises de Moselle et ses partenaires, le 9 avril, à Russange.

Combien d'entre elles, l’an passé, parmi les 694 défaillances d’entreprises recensées en Moselle, selon les données de l'Insee, ont-elles été impactées par les impayés les entraînant dans une spirale irréversible ? La gestion des impayés est un défi stratégique pour toute entreprise. Selon le rapport de l’Observatoire des délais de paiement de la Banque de France, les retards dépassant 30 jours augmentent de plus de 40 % la probabilité de défaillance d’une entreprise. Dans le contexte actuel d’incertitudes économiques, ces retards ont des effets pouvant être dévastateurs sur une trésorerie. Ils sont la première pierre d’un déséquilibre financier plus important. Une facture impayée ou un retard prolongé créé un manque à gagner immédiat, mais aussi des déséquilibres structurels. En cas d’impayés récurrents, l’entreprise peut se retrouver dans une situation critique où les projets d’investissement, le paiement des salaires, la continuité de ses activités peuvent être compromis.
Des solutions existent
Au-delà du simple retard de paiement, cela engendre des coûts financiers, organisationnels, humains, trop souvent sous-estimés par les dirigeants. C’est avéré : le retard de paiement est la première cause de défaillance des entreprises en France. Pour un artisan, une TPE, il suffit qu’un seul client ne paie pas pour déstabiliser l’entreprise. Chaque facture non réglée demande un suivi méticuleux et chronophage : relances téléphoniques, envois de courriers ou recours juridiques. Les conséquences peuvent être des retards dans le paiement des fournisseurs ou une incapacité à acheter des stocks ou à répondre à la demande client. Ainsi, s’entame le cercle vicieux du dépôt de bilan. Le manque à gagner pour les PME hexagonales est estimé à près de 20 Mds€. Pour limiter l’impact des impayés sur la trésorerie, plusieurs solutions peuvent être mises en œuvre : évaluation de la solvabilité des clients, automatisation des relances, affacturage, assurance-crédit, recouvrement professionnel. Le non-respect des délais de paiement représente 25 % des faillites de PME.
Toute la pyramide entrepreneuriale impactée
Le secteur de la construction est particulièrement impacté avec un délai moyen de paiement approchant les 60 jours, au-dessus de la moyenne nationale de 43 jours. Les ETI ne sont pas épargnées, notamment celles œuvrant dans des secteurs comme le BTP, l’industrie, le commerce de détail : dépendantes de gros clients ou de marchés spécifiques, elles peuvent être fragilisées par un impayé majeur. Si les grandes entreprises semblent plus protégées, elles peuvent subir un volume élevé d’impayés, ou être touchées par les impayés subis par leurs fournisseurs ou clients. L’impact des impayés sera détaillé lors d’une session articulée par l’Union des Entreprises de Moselle le mercredi 9 avril à la salle Agora à Russange. La session, de 18 h 15 à 21 h, verra l’intervention du Crédit Mutuel sur le thème de la gestion de trésorerie et du poste client par Marion Hick (animation commerciale), Luc Kremer (service des Engagements de la Direction Régionale), Isabelle Garnier (responsable du CM Factoring). Le groupe Acta interviendra également, par Maître Hervé Pierson, Commissaire de justice, sur le thème du recouvrement des impayés.
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d’informations : contact@ue-57.fr
«Le non-respect des délais de paiement représente 25 % des faillites des PME.»