Le rapport de durabilité et l’IA, les deux défis du commissaire aux comptes

Les 24 et 25 septembre derniers, la Compagnie régionale des commissaires aux comptes (CRCC) organisait ses universités d’automne à l’hôtel Westminster du Touquet-Paris-Plage. L’occasion d’échanger avec Grégory Mouy, président de la CRCC Hauts-de-France.

Grégory Mouy, président de la Compagnie régionale des commissaires aux comptes des Hauts-de-France. © L.Péron
Grégory Mouy, président de la Compagnie régionale des commissaires aux comptes des Hauts-de-France. © L.Péron

Quelles sont les fonctions des universités d’automne ?

Grégory Mouy : Cela va faire trois ans que la CRCC Hauts-de-France organise les universités d’automne. L’idée, durant deux jours, est de rassembler nos adhérents afin qu’ils échangent sur le métier et pour qu’ils soient au fait des nouvelles réglementations et des actualités. Pour moi, c’est un rendez-vous essentiel qui permet, notamment, de fédérer la profession. Je suis ravi de voir que, chaque année, nous avons de plus en plus de participants. En 2024, nous sommes 180.

Ce rendez-vous est l’occasion d’aborder les défis qui attendent la profession. Quels sont-ils ?

Il y a deux défis majeurs qui attendent la profession. Le premier, c’est le rapport de durabilité, le second est l’intelligence artificielle.

Pouvez-vous nous en dire davantage sur le rapport de durabilité ?

Depuis le 1er janvier 2024, la directive européenne CSRD, qui vise à homogénéiser et à standardiser les reportings extra-financiers, a été transposée en droit français. Sont concernées les entreprises qui ont plus de 250 salariés, qui réalisent 40 millions d’euros de chiffre d’affaires ou qui ont plus de 20 millions d’euros de total bilan. Elles doivent publier un rapport de durabilité traduisant leur politique RSE. Les réglementations imposent une vérification de la sincérité de ses données qui doit être menée par un commissaire aux comptes. Notre profession doit donc se former rapidement à cette mission. Des premières formations ont été ouvertes et les candidats sont au rendez-vous.

Se former pour cette mission est-il une priorité ?

Il est important qu’un maximum de commissaires aux comptes se forment, car aujourd’hui cela touche les entreprises d’une certaine taille… Mais demain, la directive va s’élargir et des entreprises de plus petites vont entrer dans le lot. Pour moi, même les associations devront s’y mettre dans quelques années.

Qu’en est-il du défi de l’intelligence artificielle ?

Tous les corps de métier s’y intéressent. Je pense que demain, cette technologie pourra nous accompagner dans certaines tâches de notre profession. C’est pourquoi, nous devons nous informer et nous former à l’IA afin d’éviter les dérives et d’en connaître les limites. Nous devons êtes prêts. D’ailleurs, la 35e édition des Assises nationales des commissaires aux comptes, qui se déroulent les 5 et 6 décembre à Grenoble, ont pour thématique «IA et confiance : quelles mutations pour l'audit ?»...