Le raffinement et les gourmandises de la Comtesse

Du Gers au Nord-Pas-de-Calais… Il y a 106 ans, Joseph du Barry et son épouse Gabrielle décident de produire, en pleine campagne, «le meilleur foie gras du monde». Depuis, plus de 600 références sont venues s’ajouter à la marque Comtesse du Barry qui teste à Lille, un nouveau concept gastronomique.

La boutique de Lille emploie 3 salariés et 12 en périodes de fête.
La boutique de Lille emploie 3 salariés et 12 en périodes de fête.
D.R.

La boutique de Lille emploie 3 salariés et 12 en périodes de fête.

Foie gras, saumon, caviar, truffe… la période est propice aux plaisirs gourmands ! Et c’est à quelques semaines des fêtes de fin d’année que la Comtesse du Barry a entièrement redessiné sa boutique de la rue Esquermoise, déjà installée dans le Vieux-Lille depuis 20 ans. Epuré, modernisé, tendance «aristo-chic», le point de vente lillois est bien loin de l’image traditionnelle de la marque. «Avec une spécificité supplémentaire : une cave, idéale pour un accord mets et vins», précise Leïla Veillon, directrice marketing et communication.

Attirer de nouveaux gourmands. Dans le monde très concurrentiel de l’épicerie fine, Comtesse du Barry espère bien sortir son épingle du jeu et attirer une clientèle plus jeune. Car, avec 55% des ventes réalisées entre octobre et décembre et un chiffre d’affaires à 24 millions d’euros en décroissance depuis plusieurs années, la marque doit obligatoirement se relancer et, sans renier son passé vépéciste, se diversifier. «Nous voulons rassembler le luxe et le terroir et devenir le référent du cadeau gastronomique salé, en doublant notre chiffre d’affaires d’ici cinq ans», poursuit Leïla Veillon. D’où le développement du réseau de franchises : Comtesse du Barry compte 56 points de vente dont 32 en propre. La boutique de Lille avoisinerait les 700 000 euros de chiffre d’affaires (contre 300 000 euros en moyenne pour les points de vente de province). «Presque la moitié des Français connaissent la marque mais ne sont jamais allés en boutique et ne savent pas forcément que nous sommes aussi producteurs. Il nous manquait la cohérence.  Aujourd’hui, la Comtesse est une jeune femme moderne qui veut des produits aussi bien d’exception que du quotidien», analyse Jérôme Fourest, directeur. C’est notamment pour cela que la boutique propose aussi bien des mets d’exception – truffe noire du Périgord, caviar d’Aquitaine – que des produits plus classiques. En s’implantant davantage sur l’Hexagone avec un objectif de 100 boutiques d’ici cinq ans, Comtesse du Barry espère asseoir sa notoriété et poursuivre son développement à l’international pour faire passer la part de l’export de 7 à 15% d’ici trois ans. La marque compte déjà sept boutiques en franchise en Roumanie, deux en Belgique et une en Italie.

La Comtesse du Barry et ses évolutions

Si, à l’origine, les produits Comtesse du Barry étaient vendus dans des foires puis en vente par correspondance, aujourd’hui la marque a entamé une vraie stratégie multi-canale, en implantant des boutiques dès les années 80 et en investissant  le web en 2000. Nouvelle étape pour la Comtesse en 2011 : la marque est rachetée par MVVH, holding financière de Maïsadour, groupe coopératif agroalimentaire et propriétaire notamment de Delpeyrat et Sarade. Jérôme Fourest arrive à la direction deux ans plus tard, avec une volonté de renouveau. Fort de son parcours à l’Atelier des Chefs et à la Maison du Whisky, il restructure l’entreprise et développe les succursales et franchises. Un chef cuisinier arrive aussi à la tête de la direction commerciale : Philippe Kratz. L’entreprise, basée à Gimont dans le Gers, compte 170 salariés (+ 90 saisonniers par an).