Transfrontalier

Le projet Terminal annonciateur de la mobilité de demain

Lancé en test à partir de Creutzwald, le projet Terminal est entré dans une phase active ces derniers jours. Désormais, un service de navettes automatisées électriques fonctionne en semaine. Avec une ambition double : prendre part à une mobilité écoresponsable et désengorger le trafic transfrontalier. Et la porter à grande échelle, auprès du grand public. La sphère entrepreneuriale est concernée au premier chef, dans cette innovation mariant écologie et économie.

La ligne de véhicules automatisés électriques part de Creutzwald. (c) Interreg.
La ligne de véhicules automatisés électriques part de Creutzwald. (c) Interreg.

3 092 585,89 M€. C’est le budget alloué au projet Terminal, porté sur les fonts baptismaux en 2019, et financé par le Fonds européen de développement régional (FEDER), via le programme Interreg VA Grande Région. La Hochschule für Technik und Wirtschaft des Saarlandes (Université des sciences appliquées de la Sarre) est le porteur de cette ambition qui vise à articuler un mode de transport transfrontalier fonctionnant avec des minibus automatisés électriques en conditions de circulation réelles. Entreprises, institutions publiques, universités, communes et intercommunalités de la région sont investies dans cette innovation. Soit 15 entités impliquées dans la genèse de ce projet.

Le trafic transfrontalier, défi majeur

Avec 230 000 navetteurs traversant quotidiennement les frontières de la Grande Région, la mobilité revêt une grande importance pour sa croissance démographique et économique. L'augmentation du trafic de navetteurs et de fret génère des volumes de trafic élevés dans la région frontalière et augmente le risque d'accidents. Parallèlement, des lignes de bus non rentables sont supprimées dans des zones rurales, ce qui limite la mobilité des personnes jeunes ou âgées dépendant des transports en commun. Enfin, l'aspect écologique de la mobilité joue un rôle important. Ces évolutions montrent clairement que des solutions de mobilité innovantes sont indispensables à la conception des futurs modèles de transport. L'idée de projet de Terminal était née à partir de ces constats.

Une fonctionnalité flexible

Ce mois de juillet voit se concrétiser le premier essai opérationnel sur le site expérimental trilatéral Allemagne-France-Luxembourg. Soit une ligne de transport automatisé en conditions de trafic réelles. Ce service va être testé durant trois mois. Pour effectuer les 17 km entre Creutzwald et la zone industrielle «Im Häsfeld» à Überherrn-Altforweiler, deux TESLA Modèle X seront utilisées. Le service de navettes offre aux utilisateurs inscrits l’occasion d’essayer gratuitement ce concept de mobilité innovant. Du lundi au vendredi, entre juillet et septembre, les véhicules les emmènent de France à leur poste de travail (matin, bureau, après-midi ou nuit). Le premier trajet débute peu après 5 heures du matin et le dernier se termine peu avant minuit. Le service de navettes est conçu pour répondre aux besoins des navetteurs. Certains jours, la navette ne circulera que quelques fois. D'autres, elle desservira tous les postes de travail. Bien que les véhicules puissent accueillir jusqu’à cinq passagers, les mesures sanitaires actuelles imposent qu’un maximum de deux passagers peuvent utiliser le service de navette simultanément.

Une expérimentation pour optimiser le service

Tout au long de la phase d’expérimentation, des données techniques du véhicule seront collectées pour indiquer à quel moment et dans quelles situations il circule en mode de pilotage automatique et quand, au contraire, il est nécessaire que les conducteurs accompagnateurs reprennent le contrôle du véhicule. Les expériences des passagers et la sensation de conduite seront également recueillies sous forme d’enquêtes et leur analyse fournira des indications importantes sur l’acceptation et les limites d’un tel concept de mobilité. Après la phase d’expérimentation avec les transfrontaliers, il est prévu de mettre le service de mobilité à la disposition du grand public. Le calendrier et les possibilités d’inscription seront annoncés en temps voulu. Sur un second itinéraire, entre le Luxembourg et la France, des données sur la mobilité à la demande vont être recueillies, c’est-à-dire la possibilité de commander un véhicule automatisé indépendamment d’un horaire fixe. Avec un enjeu quant à ce modèle de mobilité innovante : l’intégrer au système de transport public existant. Le challenge est tout autant majeur que passionnant.


«La mobilité du futur doit être simple, abordable et accessible à tous, tout comme elle doit être sûre, écologique et flexible. L'automatisation et la mise en réseau intelligente du trafic routier peuvent jouer un rôle central.»