Territoires

À Sarreguemines, la gigafactory HoloSolis s'amorce

HoloSolis et la Communauté d’Agglomération Sarreguemines Confluences ont fait un point d’étape dans l’avancement du projet d’implantation de la gigafactory de production de panneaux et cellules photovoltaïques sur le site Europôle 2. La future implantation est amenée à générer plus de 1 700 emplois. Début de la construction l'an prochain. Démarrage prévu en 2026.

Jan Jacob Boom-Wichers président d’HoloSolis, et Roland Roth, président de la Communauté d’Agglomération Sarreguemines Confluences ont présenté les étapes qui vont mener à l’ouverture du site en 2026. © CASC.
Jan Jacob Boom-Wichers président d’HoloSolis, et Roland Roth, président de la Communauté d’Agglomération Sarreguemines Confluences ont présenté les étapes qui vont mener à l’ouverture du site en 2026. © CASC.

HoloSolis est ce projet de gigafactory de 5GW dédiée à la production de panneaux photovoltaïques. Une réalisation d'envergure pour le territoire sarregueminois. Implanté à Sarreguemines-Hambach, le site industriel high-tech conçu pour produire plus de 10 millions de modules et 550 millions de cellules par an, démarrera sa production en 2026 et emploiera plus de 1 700 personnes. Entreprise à l'actionnariat 100 % européen, majoritairement français et allemand, HoloSolis se positionne comme un acteur majeur pour la décarbonation, la souveraineté énergétique et la réindustrialisation de l’Europe. HoloSolis et la Communauté d’Agglomération Sarreguemines Confluences ont dessiné les prospectives et les avancées à venir de ce projet structurant aux potentialités certaines. Sur le plan opérationnel, l’équipe dirigeante de HoloSolis est désormais composée d’une dizaine de personnes. D’une part, la direction, responsable de la conception, construction et opération de l’usine tout comme la direction technique et de recherche et développement, d’autre part, les équipes support. Tous ces professionnels sont des experts reconnus dans leur secteur d’activité. Au total, avec les partenaires, c’est plus d’une cinquantaine de personnes qui travaillent à plein temps sur le projet.

Site classé Seveso

Autre élément cardinal : la finalisation du permis de construire et du dossier d’autorisation environnementale. La gigafactory HoloSolis sera un site classé Seveso compte-tenu des quantités de produits chimiques stockés. L’équipe HoloSolis et ses partenaires techniques préparent les dossiers du permis de construire et d’autorisation environnementale qui seront déposés en avril et mai 2024. «Il manquait principalement les données techniques des machines qui seront installées dans l’usine, mais aussi certaines données architecturales ; nous avons revu le plan de l’usine pour exploiter au mieux les 50 hectares. Nous avons maintenant une vision très claire du planning des différentes étapes jusqu’au démarrage de la production de l’usine», explique Jan Jacob Boom-Wichers, président d’HoloSolis.

Début de la construction en 2025

Une fois le permis et les demandes déposés, HoloSolis concentrera ses forces sur la production de plans détaillés de la future usine pour préparer au mieux la phase de construction qui aura lieu dès 2025. Dans le cadre du dépôt du permis de construire et de l’autorisation environnementale, l’enquête publique est un enjeu clé du processus administratif. Comme pour la concertation préalable du public, RTE sera associée à HoloSolis en tant que co-maître d’ouvrage. Engagés dans une démarche de transparence, HoloSolis et RTE entendent poursuivre le dialogue avec les citoyens et les acteurs locaux. «Depuis l’annonce du projet, nous avons constaté une forte implication des citoyens et des autorités locales, notamment lors de l’étape de la Concertation préalable du public. Ces étapes sont essentielles pour la bonne implantation d’HoloSolis dans la région. Nous prendrons donc le temps nécessaire au bon déroulement de l’enquête publique et de la concertation continue», souligne Élise Bruhat, directrice de la stratégie industrielle.

Recrutements sur mesure

Équipée de technologies de pointe, l’usine sera complètement automatisée. À chaque étape de fabrication, des données seront collectées puis analysées afin de détecter des leviers d’amélioration continue. Avec un rythme de production 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, les équipes évolueront dans un environnement ultramoderne répondant aux exigences sociales et environnementales européennes. Dès 2025, les recrutements pour les premières lignes de fabrication donneront lieu à des formations sur mesures. «La région Grand Est est réputée pour sa forte culture industrielle, je n’ai aucun doute quant à notre capacité à recruter des gens motivés et compétents pour travailler dans notre usine», ajoute le président d’HoloSolis. Quant au financement de l’usine, l’équipe HoloSolis a engagé des banques conseil pour accompagner la société dans les levées de fonds qui permettront de financer l’usine. De plus, la société a obtenu des subventions publiques nationales et régionales pour participer au financement du projet. D’autres demandes de subventions auprès de l’Union européenne sont en préparation.

Panneaux photovoltaïques produits localement

Suite au Covid et à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Union européenne et la France ont pris pleinement conscience de l’état de dépendance énergétique du continent, ainsi que l’étendue de sa désindustrialisation. Le NZIA (Net Zero Industry Act) stipule que la fabrication européenne de panneaux photovoltaïques devra répondre à au moins 40 % de la demande du marché européen. Sur ce point la France se positionne comme précurseur en mettant en place des critères d’empreinte carbone et en préparant dès à présent des appels d’offres dédiés panneaux photovoltaïques «Made in Europe». Parallèlement, la mise en place du C3IV (Crédit d'Impôt pour l'Industrie Verte), joue un rôle crucial dans le financement d’usines de production d’énergies renouvelables telles que HoloSolis. «Mon équipe et moi-même sommes confiants quant au futur du photovoltaïque made in Europe. En effet, le NZIA et les mesures prises par les États membres, dont la France, permettent de créer un marché permanent pour les panneaux photovoltaïques produits localement», souligne Jan Jacob Boom-Wichers.