Le président de CCI France à la CCI Amiens-Picardie

Fany Ruin, présidente de la CCI Amiens-Picardie et également 1^ère  vice-présidente de la CCI France avait notamment convié Alain Di Crescenso, 60 ans, fervent défenseur de l’entrepreneuriat. Il débute à 26 ans chez XAO Industrie, éditeur de logiciels dans les domaines de la Conception assistée par ordinateur, des logiciels dédiés à la conception, la fabrication, la mise en service et la maintenance des systèmes électriques pour tout secteur d’activité, de l'automobile, à l'aéronautique/ espace en passant par les transports, la construction navale, la robotique, la productique, l'énergétique ou encore le bâtiment et Travaux publics. 

Deux ans après il prend les rênes de l’entreprise, puis du groupe IGE+XAO. Coté en Bourse depuis mars 1997, IGE+XAO est présent dans 22 pays et fait partie du groupe Schneider Electric depuis janvier 2018. C’est en bénéficiant de l’accompagnement de sa CCI en Occitanie qu’il perçoit très tôt l’efficacité et l’importance de ces structures qui sont au plus près des territoires et des préoccupations des chefs d’entreprise. 

L’accompagnement dont il a bénéficié tout au long du développement de son entreprise, a été le moteur de son investissement au sein du réseau des Chambres de commerce. À la tête des CCI de France et d'Outremer depuis janvier dernier, Alain Di Crescenzo est un homme de terrain avec la volonté d'inciter les ressortissants consulaires à croire davantage au rôle des CCI. « Leur vocation est d'agir pour des territoires intelligents, agiles et durables au service de l'économie. Je suis un pur produit de ce que la France fait de bien, affirme-t-il. C'est grâce aux CCI que j'ai pu embaucher et aller à l'international. J'aime les CCI car c'est un outil extrêmement utile et puissant dont on oublie parfois la portée. »

L'entreprise est un sport de combat

Plus de 300 chefs d'entreprises et élus des territoires de la Région ont pu assister à cette rencontre avec un dirigeant redevable de que les CCI ont fait pour ce fils unique d'une famille modeste, originaire d'Italie. Son père était ouvrier et son grand-père pêcheur. « On n'avait pas beaucoup d'argent, mais j'ai reçu beaucoup d'amour et de valeurs, du travail, de l'engagement, du respect de la parole donné », se souvient ce scientifique de formation. 

Après avoir enchaîné les bacs C, D et E, il a rejoint la prestigieuse École nationale supérieure d'arts et métiers (Ensam), avant de « passer sa vie dans l'avion et à l'étranger » en dirigeant pendant près d'un quart de siècle IGE + XAO, lui qui rêvait d'être professeur de sport. 

Jeune, il pratiquait le ski et le judo, un accident de moto, à l'âge de 17 ans, et une fracture de la colonne vertébrale, le cloue trois mois sur un lit d'hôpital. Il portera un corset pendant deux ans, puis se tournera vers des études d'ingénieur et décrochera aussi un DEA de mathématiques appliquées. À ses yeux, « beaucoup de valeurs sont communes entre le sport et l'entreprise : la solidarité, le challenge, l'importance de jouer en équipe pour avancer, le fait que les choses ne sont jamais perdues. L'entreprise c'est un sport, c'est un combat de tous les jours où il ne faut rien lâcher. Pour durer il faut sans cesse s'adapter et pour être chef d'entreprise il faut être ouvert, à l'écoute et résister à la pression. » Le président de CCI France a également insisté sur les grands enjeux auxquels les entrepreneurs doivent faire face comme l'environnement, les technologies et le rapport au travail.

« J'ai une dette envers la France et la fonction publique »

Xavier Bertrand, président de la Région Hauts-de-France a posé la question de l'articulation des rôles entre Chambre de métiers, de l'agriculture et de la CCI et d'un possible guichet unique pour optimiser la qualité de service. « Chaque fois que l'on fait quelque chose ensemble main dans la main, on gagne », lui a-t-il répondu. Alain Di Crescenzo a enfin rappelé que les Chambres de commerce et d’industrie ont pour mission d’accompagner les entrepreneurs de nos territoires. Elles participent au développement de l’économie locale et accompagnent 3,8 millions d’entreprises, de la création à la transmission, en passant par toutes les étapes de leur développement. 

Leurs conseillers contribuent à rendre les entreprises plus compétitives dans les différents domaines que sont la formation, le numérique, l'international, le développement commercial, la recherche de financement, les ressources humaines, le développement durable et la performance industrielle. « Les CCI gèrent également des équipements utiles aux territoires et sont aux côtés des élus pour les rendre plus attractifs, avec un objectif commun : dynamiser l’économie locale en s’appuyant sur l’engagement des 4 362 élus et 16 000 collaborateurs du réseau des CCI. J'ai un boule au ventre, une crispation même, lorsqu'on me dit mais à quoi ça sert une CCI, confie-t-il. En France, on est dans le faire et moins dans le faire savoir. Pourtant, les CCI sont un service public comme il en reste peu ailleurs. Une entreprise accompagnée à dix fois plus de chance de réussir. Moi-même j'ai une dette envers la France et la fonction publique. Les CCI c'est aussi le commerce de proximité, le lien social, l'attractivité, la vie qui se réimplante. »