Partenariat avec quatre ports de pêche de l’archipel indonésien
Le port de Boulogne-sur-Mer, un modèle pour l’Indonésie
Le 31 mai dernier arrivait à son terme la coopération technique entre le port de Boulogne-sur-Mer et les ports indonésiens de Belawan, Cilacap, Bitung et Kendari. Un partenariat visant à moderniser les ports de pêche de l’archipel indonésien et à initier une coopération économique.
Le 31 mai dernier, s’est clos un partenariat lancé il y a dix ans entre le port de Boulogne-sur-Mer et les ports indonésiens de Belawan, Cilacap, Bitung et Kendari. «L'idée de départ était de se demander comment renforcer les capacités de certains ports indonésiens pour en faire des ports plus performants et durables», relate Virginie Blida, directrice de la CCI International Hauts-de-France.
Imaginé en 2013 et lancé l’année suivante, le partenariat Eco-fishing a traversé des turbulences. En 2015, un changement de gouvernement côté indonésien conduit à la suspension des financements et l’annulation du partenariat. Ce n’est que partie remise.
Un transfert d’expertise
En effet, la coopération, portée et financée par l’Agence française de développement (AFD) en collaboration avec la CCI International Hauts-de-France et la CCI de région, a repris en 2022 et les missions se sont enchaînées. «À chaque visite, j’ai appris de plus en plus et j’ai découvert comment Boulogne-sur-Mer a fait pour devenir un grand port», explique Boma Kresning, représentant du ministère indonésien des Affaires maritimes et des pêches (KKP), lors du déjeuner de clôture.
Avec lui, les directeurs des quatre ports indonésiens impliqués dans le partenariat ont fait le bilan de deux années de transfert d’expertise. «Nous allons développer notre port pour améliorer la gestion de l’hygiène, le respect de la chaîne de froid et la circulation des bateaux», indique M. Mansur, directeur du port de Belawan. Par ailleurs, les ports seront adaptés pour améliorer la traçabilité des produits, la gestion des déchets et le débarquement des poissons. «Ainsi, nos produits seront acceptés par le marché international», conclut M. Kushartanto, directeur du port de Cilacap.
Un enjeu économique majeur
«J'espère que cette coopération, aujourd'hui institutionnelle, amènera demain une coopération économique entre nos entreprises et vos entreprises», lance François Lavallée, président de la Société d’Exploitation des Ports du Détroit (SEPD). Il faut dire que pour le port de Boulogne-sur-Mer, premier centre européen de transformation des produits de la mer, l’arrivée potentielle du poisson indonésien sur le marché est un enjeu économique majeur.
En effet, la plateforme boulonnaise Capécure, où sont transformés et commercialisés les produits de la mer, compte 141 entreprises et 5 000 emplois directs. 328 000 tonnes y sont transformées chaque année, dont 300 000 sont importées. Du côté indonésien, ce sont 21 millions de tonnes de poissons qui sortent tous les ans des ports de l’archipel, faisant du pays le deuxième producteur mondial de produits de la mer, derrière la Chine. Une ressource potentielle gigantesque pour les entreprises halieutiques françaises.