Le Pôle ne tourne pas...
Nouvelle (et vaine) structure ou véritable outil stratégique ? La création du Pôle métropolitain de la Côte d'Opale (PMCO), qui remplace l'ancien syndicat mixte, résulte d'un appel à projets lancé par la DATAR. La réforme territoriale, toujours en discussion, a sa partie «mille-feuille». Compte-rendu d'une élection.
Quand Patrice Vergriete, nouveau maire de Dunkerque et président de la CUD, a annoncé sa candidature à la présidence du Pôle métropolitain de la Côte d’Opale (qui réunit tous les territoires et le Département du Pas-de-Calais), l’Audomarois, le Calaisis et le Montreuillois ont eu le même réflexe : comment réagir. Les trois maires UMP ont imaginé un scénario de «présidence tournante, afin de ne pas politiser l’institution». L’ombre d’un Michel Delebarre omniprésent planait toujours. A Dunkerque, on a prêché pour une présidence «stable, avec un président-animateur».
Le PMCO doit en effet définir la stratégie des territoires qui le composent en termes de développement économique, de promotion de l’innovation, de la recherche, de l’enseignement supérieur et de la recherche, de la culture ou encore de l’aménagement du territoire. Il vise ainsi à harmoniser les Schémas de cohérence territoriale (SCOT) qu’ont réalisés les intercommunalités ces dernières années.
Une présidence-animatrice et de futures expérimentations. Sans véritable budget, la structure permet surtout aux édiles de se parler et de partager parfois des stratégies. En l’occurrence, le rattachement de la Côte d’Opale fait encore débat. A Dunkerque, on parle de lien avec la métropole lilloise. A Calais ou à Boulogne, Lille peut faire peur, mais dans l’Audomarois le lien ne se discute pas : le territoire fait partie de la CCI Grand-Lille…Trois candidats étaient partants au premier tour de ce scrutin : Patrice Vergriete, Jean-Loup Lessafre, président de la communauté d’agglomération de Boulogne (CAB), et Daniel Fasquelle, député-maire du Touquet. Le premier a obtenu 32 voix sur 70 ; le second, 23, tandis que le troisième a récolté 15 voix. Après un retrait rapide de Jean-Loup Lessafre, Daniel Fasquelle et Patrice Vergriete ont réitéré leurs candidatures après un vote sur une suspension de séance qui n’avait pas recueilli l’adhésion des délégués. Le second l’a emporté alors largement (44 contre 22 et 4 blancs).
Patrice Vergriete a indiqué qu’il irait à la rencontre de chaque territoire pour «entendre les enjeux de chaque entité». Il a aussi déclaré que des dévolutions réglementaires pourraient être accordées aux collectivités avec la future présidence luxembourgeoise. Un droit à l’expérimentation qui cadre avec la réforme territoriale sur laquelle bute l’Etat.