Le plus vite possible, un emploi !
Dans le Valenciennois, avec 13,9% le taux de chômage demeure un des plus importants de France et son impact sur les jeunes est majeur. Franck-Olivier Lachaud, sous-préfet de Valenciennes, a choisi le centre de formation des apprentis de Prouvy-Rouvignies pour annoncer une batterie de mesures, nationales et locales, dans le cadre de la lutte contre le chômage, et plus particulièrement celui des jeunes.
Tout d’abord une nouvelle enveloppe nationale de 110 000 contrats aidés est en place pour 2011. “Ces contrats visent un public éloigné de l’emploi. Parfois, il faut initialement raccrocher les personnes au monde du travail avant d’aller plus loin”, souligne Franck-Olivier Lachaud. Concrètement, les CAE (cibles non marchandes) et les CEI (entreprises) sont un outil de remise au travail pour une durée de 6 à 24 mois pour 26 heures par semaine. Ce dispositif est soutenu financièrement de 70 à 105% par l’Etat car, outre le salaire, il faut aider le chef d’entreprise pour le temps passé à former. Dans le Hainaut, cela se traduit par 3 000 contrats aidés pour le 1er trimestre 2011. Afin d’illustrer ce dispositif, le sous-préfet a annoncé : “Nous lançons une opération à partir du 15 juin : 20 personnes recrutées dans le cadre des CAE vont nettoyer les routes nationales en partenariat avec des associations d’insertion. Ce chantier sera d’une haute lisibilité avec un travail concret durant 6 mois.”
Le gouvernement a souhaité sur chaque territoire une déclinaison locale avec ses spécificités. “Nous avons ciblé sur le Valenciennois dix mesures couvrant l’aspect recrutement et l’accompagnement dans le retour au travail”, poursuit Franck-Olivier Lachaud. Ainsi, diverses actions hétéroclites dont le but commun est le retour à l’emploi vont être mises en place.
Sur le plan du recrutement : un interlocuteur identifié pour répondre rapidement aux besoins de recrutement à court et moyen terme des entreprises ; l’aide au recrutement de l’artisan en ciblant son besoin ; l’organisation de deux forums thématiques ; un job dating ; une manifestation baptisée “Ruée vers l’offre”. Sur le plan de l’accompagnement, le sous-préfet a annoncé une opération de sécurisation des transitions de l’emploi et des parcours professionnels des intérimaires, une action intitulée “Bienvenue chez les pros”, une sensibilisation des métiers de l’industrie pour un public féminin, des déjeuners d’information pour les expertscomptables et enfin une relance forte vers les déçus de l’apprentissage, qu’ils soient apprentis ou employeurs. Pour le sous-préfet, “il faut casser certaines images et repousser les idées reçues”.
L’apprentissage, mal aimé ?
Avant d’annoncer ces mesures en faveur de l’emploi, Franck-Olivier Lachaud a procédé à la visite du CFA de Prouvy-Rouvignies, soit un tour d’horizon complet des métiers préparés dans ce centre de formation, de la coiffure aux métiers de bouche en passant par la mécanique. Alain Griset, président de la chambre régionale de métiers du Nord-Pas-de-Calais, a annoncé “un taux d’emploi de 80% dans les trois ans”. Le chemin vers l’emploi pour des jeunes est présent mais “nous nous sommes tous trompés en parlant d’une société du tertiaire. Aujourd’hui, il n’existe pas de pays développé sans un secteur primaire et secondaire fort. L’apprentissage est une véritable voie d’excellence pour les jeunes”, indique le sous-préfet.
Exit l’image de l’apprentissage comme voie de garage ! L’apprentissage doit retrouver ses lettres de noblesse et peut apporter une réponse concrète à la problématique de l’insertion des jeunes dans le monde du travail. Les formations dispensées en CFA répondent souvent aux besoins des entreprises. Aujourd’hui, certains arrivent après le collège mais d’autres après le bac et même avec un niveau supérieur. “De nouvelles dispositions sont en discussion avec l’Etat car le choix du recrutement d’un apprenti, pour un jeune de 20 ans ou plus, est moins intéressant financièrement. Il faut une aide pour le chef d’entreprise choisissant de prendre des apprentis plus âgés car l’aide de l’Etat n’est pas en adéquation avec le salaire versé à l’apprenti. Une bourse ou une prime serait même à l’étude pour que le choix d’un apprenti de 16 ou 20 ans ne se base pas sur les critères financiers”, explique Alain Griset. “Un apprenti dans la pâtisserie maîtrise son métier après un minimum de six ans de pratique”, précise quant à lui Philippe Guilbert, président de la Fédération des pâtissiers du Nord.
D’autre part, un nouvel axe de réflexion semble se profiler sur la sensibilisation des collégiens à l’apprentissage. Le ministère de l’Education nationale a annoncé dernièrement qu’il mettrait tout en oeuvre pour qu’il y ait plus de communication entre l’Education nationale et les entreprises. En effet, 30% d’apprentis en plus est l’objectif à atteindre d’ici 2015. L’Allemagne est le pays pris comme exemple avec son taux de chômage des jeunes de 5,5% contre 23% en France. Il faut dire que nos voisins ont mis en place une filière professionnelle dès la 4e…