Le plasma, une technologie en pleine expansion en Saône-et-Loire

Depuis Mâcon, Tekna travaille pour des acteurs mondiaux de l’aéronautique ou du secteur médical. Sollicitée pour sa technique plasma pour la production de poudre, l’entreprise de Saône-et-Loire envisage un investissement à hauteur de 30 millions d’euros pour confirmer sa place de leader et répondre aux stratégies de ses clients.

Dans ses ateliers de Mâcon, Tekna réalise une poudre sphérique métallique qui revêt un enjeu stratégique pour ses clients de l’aéronautique ou du médical et espère investir 30 millions d’euros dans de nouvelles lignes. (© Tekna)
Dans ses ateliers de Mâcon, Tekna réalise une poudre sphérique métallique qui revêt un enjeu stratégique pour ses clients de l’aéronautique ou du médical et espère investir 30 millions d’euros dans de nouvelles lignes. (© Tekna)

Ce n’est pas à Mâcon que débute l’aventure de Tekna mais à Sherbrooke au Canada. « Tout a commencé avec une spin-off de l’université, une entité née de l’innovation d’un professeur sur des torches à plasma » explique Rémy Pontone, directeur général du site Tekna de Mâcon et vice-président en charge des ventes et du marketing pour le groupe canadien. Pour vulgariser et faciliter la compréhension, le responsable rappelle que le plasma constitue les éclairs dans le ciel et que Tekna s’appuie aujourd’hui sur un système, ressemblant plus ou moins à un chalumeau, qui dégagerait une chaleur de 10 000 degrés. « Cette technologie est utilisée pour fabriquer ou transformer des matériaux. »

Plutôt que de diffuser cette connaissance, l’entreprise l’a appliquée en interne pour le compte de ses clients. Elle produit ainsi une poudre sphérique métallique utilisée pour la fabrication additive qui concerne tout particulièrement l’impression 3D. « Notre poudre coule mieux, avec une densité élevée et apporte ainsi une meilleure qualité des pièces et augmente la vitesse d’impression. »

Un projet à 30 millions d’euros

A côté des deux sites de production au Canada et d’un site de distribution en Chine, le site de Saône-et-Loire dispose, pour l’heure, d’une ligne de production dédiée à des alliages métalliques mais porte un projet ambitieux. « Nous envisageons de transformer cette ligne et d’en ajouter trois autres afin de remplacer les alliages actuels par des alliages de titane et d’autres d’aluminium. »

(© Tekna)

Avant que ce projet ne devienne réalité, à l’horizon 2026 si toutes les conditions sont réunies, Tekna finalise son plan de financement à hauteur de 30 millions d’euros. Ce changement d’orientation traduit le souhait du groupe d’accompagner ses clients. « La demande d’alliages en titane ou en aluminium ne cesse de croitre. Ce projet d’investissement est porté par des marchés existants, il vise à soutenir la croissance du secteur et de nos clients. »

En complément, Rémy Pontone évoque la volonté de ses partenaires de voir la production installée en France pour sécuriser leur chaine d’approvisionnement en Europe, réduire leur empreinte carbone et garantir la souveraineté d’une fabrication française.

Conserver sa place

La poudre produite par Tekna s’adresse en effet à des secteurs stratégiques comme l’aéronautique, l’aérospatial, la défense ou encore le médical. Pour les uns, l’impression 3D grâce à la poudre sphérique métallique contribue à réduire la masse des pièces de près de 50 % ; pour les autres, cette technologie mène à des implants sur-mesure résistants à la corrosion et biocompatibles.

Tekna fournit également des acteurs asiatiques du secteur de la micro-électronique. « Notre technologie est protégée, donc nous sommes les seuls à l’utiliser. Toutefois, nous avons un autre concurrent dans le monde qui a recours à la technologie plasma et un autre tente d’émerger. » Avec son projet d’investissement, Tekna entend consolider sa position de leader autour d’un marché qui n’en est encore qu’à ses prémices.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert