Foncier
Le PETR Cœur des Hauts-de-France se dote d’un outil inédit
Le
Pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) a créé un
observatoire recensant les espaces mutables et les friches sur son
territoire. Cet outil doit permettre d’engager une dynamique
opérationnelle de réutilisation du foncier.
En 2021, les 144 communes qui composent le PETR Cœur des Hauts-de-France ont souhaité initier une réflexion autour de la requalification des espaces mutables et des friches. Une décision qui s’inscrit dans le sillage de l’arrivée de l’Établissement Public Foncier (EPF) sur le territoire et le vote de la loi Climat et Résilience, qui a défini un objectif de Zéro artificialisation nette (ZAN) en 2050.
« Afin de connaître précisément le potentiel de renouvellement urbain, nous avons eu l’idée de créer une base de données à destination des agents du PETR, des collectivités et des partenaires, comme les services de l’État, recensant tous les terrains et bâtiments abandonnés », détaille Xavier Baert, chargé de mission urbanisme et habitat au PETR Cœur des Hauts-de-France. Un exercice totalement inédit et innovant qui a nécessité plus de deux ans de travail.
Identifier et qualifier les friches
Pour alimenter cet observatoire, Xavier Baert, porteur du projet, ne s’est pas appuyé sur des statistiques ou des photos aériennes, mais s’est rendu dans l’ensemble des communes du PETR. « L’idée était d’être le plus exhaustif possible en identifiant aussi bien les friches que les dents creuses, les terrains non bâtis, et même les lieux où on sait que l’activité va cesser », indique-t-il. Au total, 2 570 espaces mutables ont été recensés, dont 700 friches. « Le panel est très large puisque l’on trouve aussi bien des sites industriels, agricoles, mais aussi des maisons abandonnées de longue date, voire des équipements publics qui ne sont plus utilisés et qui commencent à se dégrader », complète Amandine Bouriaud, chargée de mission reconquête des friches au sein du PETR Cœur des Hauts-de-France.
Chaque élément a été photographié et a fait l’objet d’une fiche détaillée, regroupant une vingtaine de critères. Parmi eux, la nature du site, la dernière activité connue, la présence de transports ou de services à proximité ou encore si l’endroit fait déjà l’objet d’un projet de revitalisation. « Cet observatoire a vraiment vocation à alimenter les débats, mais aussi déclencher des requalifications », précise Xavier Baert. Selon les besoins des collectivités, il peut aussi bien s’agir de renaturer ces espaces comme d’y construire des logements ou de créer des zones d’activités. De nouveaux usages qui permettent de renforcer l’attractivité du territoire.
Initier des projets de requalification
Pour cette phase opérationnelle, les collectivités peuvent être accompagnées par Amandine Bouriaud. « Les enjeux autour du foncier sont très importants et peuvent effrayer les communes, surtout lorsqu’elles ont peu d’ingénierie. Le rôle de chargée de mission friche, pour laquelle il est possible de recevoir une aide financière, est vraiment de suivre l’ensemble d’un programme, de sa conception jusqu’à la réalisation des travaux » résume celle qui prend aussi en charge la recherche de financements. « Il est primordial de bien définir le projet puisqu’en fonction de cela, il est possible d’aller chercher des subventions pouvant aller jusqu’à 80 % du montant de l’investissement auprès de l’État, du Département, de la Région… », conclut Amandine Bouriaud.