Le Pas-de-Calais sur ses gardes avant le retour de la pluie en fin d'après-midi
Malgré 48 heures d'accalmie et la décrue progressive des cours d'eau, le Pas-de-Calais reste sur ses gardes dimanche avec le retour annoncé des intempéries en fin d'après-midi, qui...
Malgré 48 heures d'accalmie et la décrue progressive des cours d'eau, le Pas-de-Calais reste sur ses gardes dimanche avec le retour annoncé des intempéries en fin d'après-midi, qui font craindre un nouvel épisode difficile.
Le département sera placé lundi en vigilance jaune pluie inondation, vents violents et vagues-submersion, selon la préfecture, qui dit s'attendre à "5 à 10 mm" de précipitations dimanche après-midi, "15 mm dans la nuit de dimanche à lundi, 15 mm dans la journée de lundi et 10 mm sur les bassins côtiers mardi".
"Ces pluies arriveront sur des sols qui sont saturés et pourraient faire repartir à la hausse le niveau des cours d'eau, qui restent très réactifs", a-t-elle ajouté, le département ayant déjà subi la tempête Ciaran le 2 novembre, des crues record mardi et des précipitations intenses jeudi et vendredi.
Dans ce contexte, elle a décidé de maintenir fermé lundi et mardi les crèches et établissements scolaires --jusqu'aux lycées-- de 279 communes du département. "Ces établissements ne dispenseront pas d’enseignement, mais les élèves pourront y être accueillis à chaque fois que cela s’avérera nécessaire notamment pour les parents sans solution de garde", a-t-elle précisé.
Environ 250 communes ont été ou sont toujours concernées par les inondations, parfois dans des conditions dramatiques, en particulier autour de Saint-Omer et Montreuil.
On s'attend au pire
L'eau continue d'affecter les exploitations agricoles, de prendre au piège des véhicules et a contraint nombre d'habitants à quitter leur domicile.
A Blendecques, où 80 habitants ont passé la nuit dans un centre d'hébergement d'urgence, la plupart des maisons ont subi des dégâts. "Je suis à 40 cm (d’eau). Je n’ai plus de cuisine, je n'ai plus de dressing, je n'ai plus d’électro-ménager", se désole Pauline Ballenghien, une habitante contrainte d'évacuer sa maison dans la nuit de vendredi à samedi.
Volontaire venue aider à l'accueil des sinistrés réfugiés dans la salle des sports, Anaïs dit pour sa part s'attendre "au pire avec l'annonce des nouvelles pluies ce soir".
"On croise les doigts pour que les pluies à venir soient minimes", témoigne Alain Delplace, chef d’exploitation à Hames-Boucres, au sud de Calais, tandis qu'il prépare le lait pour ses veaux. "Aujourd'hui on a un peu d'espoir, et à partir de demain, on repart vraiment dans les niveaux d'eau qui remontent."
D'après le sénateur et vice-président du conseil régional, Franck Dhersin, 10.000 sinistrés ont déjà été recensés. Le bilan est de quatre blessés légers depuis lundi dans le département, selon la préfecture.
1.272 foyers sans électricité
Une sexagénaire est par ailleurs décédée à Bailleul (Nord) au volant de sa voiture, retrouvée pleine d'eau samedi dans un fossé inondé, un accident "sans doute lié au fait que la route était inondée", selon le parquet de Dunkerque. Mais il n'est "pas possible" d'établir un lien avec certitude "avant l'examen de corps".
Selon la préfecture, 1.272 foyers restent privés d'électricité et "6.000 clients sont impactés en relai mobile".
Le trafic ferroviaire est interrompu sur deux tronçons (Boulogne-Etaples et Saint-Pol-Etaples) sans date de reprise prévue pour le moment. Une soixantaine d'axes routiers restent coupés.
La journée de lundi sera "consacrée à l’analyse, la mise en sécurité et la réparation de ces réseaux", a souligné la préfecture.
Une partie de la citadelle de Montreuil, datant du XVIe siècle, s'est effondrée vendredi, tout comme un pan du chemin du Cap Blanc-Nez, une falaise située entre Wissant et Escalles, samedi.
Quelque 155 communes ont déposé un dossier pour être reconnues en catastrophe naturelle, une décision attendue mardi.
S'ils constituent des phénomènes naturels, les inondations, cyclones et sécheresses peuvent être amplifiés par le réchauffement climatique généré par les activités humaines. Les inondations sont des catastrophes particulièrement coûteuses: entre 1970 et 2019, elles ont représenté 44% de toutes les catastrophes et 31% des pertes économiques.
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