Le parc éolien en mer de Fécamp est en service
L’inauguration du parc de 71 éoliennes off-shore a eu lieu 15 mai à Fécamp, en présence ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Energie, Roland Lescure.
L’aboutissement d’un travail de douze ans… Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Energie était à Fécamp le 15 mai, pour inaugurer le parc éolien offshore à l’occasion de sa mise en service. Sous un soleil radieux, le ministre et une poignée d’officiels, dont les promoteurs du projet, ont fait un tour du parc en bateau. « Ne boudons pas notre plaisir… », a souri le ministre fier de constater que ce projet « coche toutes les cases de ce que nous voulons faire : une électricité française, produite par des éoliennes fabriquées en France, qui alimentera en électricité 770 000 personnes, soit l’équivalent de 60 % des foyers de Seine-Maritime. »
Seule ombre au tableau, de l’aveu même de l’ensemble des protagonistes : la durée de l’accouchement. Lancé en 2012, le parc éolien offshore de Fécamp a bien failli ne pas exister. « J’ai parfois cru que c’était foutu », souffle, en aparté, une actrice du projet. « La construction a démarré il y a presque quatre ans, rappelle Bertrand Allanic, directeur du projet du parc de Fécamp. De voir les éoliennes installées depuis le mois de mars et peu à peu mises en service, c’est très émouvant ».
La « coexistence des usages »
Situé entre 13 et 24 kilomètres des côtes, le parc compte 71 éoliennes (pour une capacité d’environ 500 MW) distantes d’un kilomètre les unes des autres. De quoi permettre le déroulement d’autres activités, notamment la pêche. Celle-ci pourra se poursuivre avec l’obtention d’une autorisation préfectorale. Elle pourrait même bénéficier de la présence des générateurs grâce à « l’effet récif » provoqué par les fondations. « Ce parc concrétise ce que nous mettons en place pour la coexistence des usages », commente Marc Véran, préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord, qui se dit aussi prêt à gérer des situations d’urgence, comme par exemple en cas de collision avec un bateau de marchandises. « Nous avons entraîné les équipes et elles sont prêtes ! »
« Cette nouvelle installation de production d’électricité bas carbone n’aurait pas pu voir le jour sans un dialogue étroit et permanent avec les élus et les collectivités territoriales, les associations environnementales, les pêcheurs, les acteurs économiques et les riverains, confirme Luc Rémont, président-directeur général d’EDF. Je tiens à remercier chaleureusement l’ensemble des acteurs du territoire normand pour leur soutien, toutes les équipes d’EDF Renouvelables ainsi que celles de nos partenaires, Enbridge, CPP Investments et Skyborn pour le travail accompli. »
Une filière qui accélère
Le projet, on le sait, a permis de créer des outils industriels et des savoir-faire. La base de maintenance, qui est située sur la presqu’île Grand Quai de Fécamp, accueille une centaine d’emplois locaux créés pour l’exploitation du parc. Surtout, pendant toute la phase de construction, le parc éolien en mer de Fécamp s’est appuyé principalement sur les infrastructures et compétences régionales du Havre et de Cherbourg pour la réalisation des fondations gravitaires et des éoliennes. « Nous avons beaucoup formé et investi sur le territoire », rappelle ainsi Frédéric Petit, président de Siemens-Gamesa France, qui a fourni les éoliennes. Au total, le projet a mobilisé environ 3 000 emplois dans la région Normandie et représente un investissement global d’environ deux milliards d’euros. Et il participe à construire une filière de l’éolien offshore en France.
« Nous souhaitons évidemment l’émergence d’une vraie filière industrielle qui va nourrir la France, conclut Roland Lescure. En douze ans, on a réussi à planter 1,5 GW d’éolien en mer. C’est beaucoup. Mais il faudra livrer dix fois plus dans les dix ans qui viennent. Nous nous sommes engagés avec Bruno Le Maire à simplifier les procédures et à accélérer les calendriers des appels d’offres. Nous souhaitons que tous les acteurs de la filière se mobilisent dans ce sens. »
Pour Aletheia Press, Benoit Delabre