Le Nord-Pas-de-Calais bon élève sur l'emploi des jeunes

D'après les chiffres de Pôle emploi, le Nord-Pas-de-Calais se distingue légèrement de la situation nationale, en particulier sur le chômage des jeunes.

Hissé au rang de priorité nationale par le président de la République dès le 13 novembre 2012, l’emploi est aussi une préoccupation locale. Pôle emploi fait un état des lieux dans notre région fin 2013.

 A cette date, près de 369 900 personnes de catégorie A, B et C étaient inscrites à Pôle emploi en Nord-Pas-de-Calais, soit une augmentation de + 3,1% en un an. Ces trois catégories constituent la majorité des demandeurs d’emploi, mais sont dans des situations différentes. Fin 2013, 259 200 étaient sans aucune activité (catégorie A), 42 893 avaient une activité réduite (catégorie B), et enfin 67 765 avaient une activité longue (catégorie C). C’est précisément cette dernière catégorie qui a connu la plus forte augmentation en 2013 : + 6,3%.

Plus précisément, Pôle emploi constate que c’est à Lille pour le Nord (+ 4,3%), et à Arras pour le Pas-de-Calais (+ 5,6%) que la hausse annuelle du nombre d’inscrits à Pôle emploi a été la plus importante.

 Le Nord-Pas-de-Calais a malgré tout connu une hausse des inscriptions moindre que l’ensemble du pays en 2013 (+ 6,0% sur l’année). Autre fait à noter, il y a moins d’inscrits en dessous de 25 ans qu’en 2012 dans notre région (- 4,2%), une performance d’autant plus encourageante lorsqu’on la compare aux chiffres nationaux (+ 0,8% du nombre d’inscrits de la même tranche d’âge en 2013).

 Mais le chômage touche davantage les personnes de plus de 50 ans dans la région : ils étaient près de 70 125 en décembre 2013 à être inscrits, soit une croissance de 10,3%. Les plus touchés par cette hausse sont les hommes : + 11,4%. De plus, ils sont victimes d’un taux de persistance au chômage1 à douze mois particulièrement élevé : 61%, soit 2,7 points de plus que la moyenne pour l’ensemble de la France.

 Une autre donnée préoccupante révélée par Pôle emploi est l’augmentation significative dans le Nord-Pas-de-Calais du nombre de personnes inscrites il y a plus d’un an : + 11%. Parmi cette catégorie, les demandeurs d’emplois inscrits depuis plus de trois ans ont augmenté spectaculairement de 17,7%. Ces chômeurs2 de «longue durée», dont la réinsertion se révèle souvent plus complexe, voient logiquement leur part au sein des inscrits croître : + 3,4%.

 Dans notre région, les inscriptions à Pôle emploi sont de plus en plus dues à des licenciements économiques : + 13,4% sur l’année 2013. Parallèlement, on observe une très forte hausse du nombre des premières entrées (principalement des personnes venant d’achever ses études ou étant auparavant inactive) : + 32,9%.

 Pourtant, les offres collectées par Pôle emploi dans la région ont augmenté en 2013 par rapport à l’année précédente, de 7,9%, tirées vers le haut par la catégorie des emplois durables (six mois) : + 25,8%. Une bonne performance, surtout comparé à l’ensemble de la France : l’année dernière, les offres d’emplois collectés ont diminué de 1% par rapport à 2012.

 En prenant du recul, on peut voir que le Pas-de-Calais a un taux de chômage, selon le BIT, ayant légèrement moins augmenté sur l’année (+ 0,5 point) qu’au niveau national (+ 0,6 point). La région semble suivre donc le même schéma que l’Hexagone avec une situation légèrement meilleure, en particulier concernant les jeunes, même si la situation des chômeurs longue durée et de la catégorie des plus de 50 ans reste préoccupante. Malgré tout, il reste difficile à dire si l’année 2014 qui vient de débuter sera celle d’un changement de tendance durable.

 1. Il s’agit ici du taux de persistance au chômage à douze mois. Celui-ci mesure le nombre de demandeurs d’emploi qui ne sont pas sortis du chômage plus de quatre mois, douze mois après l’inscription.

2. La notion de demandeurs d’emploi inscrits au Pôle emploi est une notion différente de celle de chômeurs du Bureau international du travail (BIT). Pour cet organisme, un chômeur est une personne en âge de travailler (15 ans ou plus) qui doit :
 −  être sans emploi, c’est-à-dire ne pas avoir travaillé, ne serait-ce qu’une heure, durant une semaine de référence ;
− être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours ;
− avoir cherché activement un emploi dans le mois précédent ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.