Pôle emploi

Le musée de Picardie met en avant L’art d’accéder à l’emploi

Pour la troisième fois, Pôle emploi organisait une rencontre entre demandeurs d’emploi et entreprises, au musée de Picardie à Amiens. Une action étonnante qui a permis aux 13 participants de se présenter à travers une œuvre.

Marion Catinus de Pôle emploi et Anne Megan du musée de Picardie. @Aletheia Press/ DLP
Marion Catinus de Pôle emploi et Anne Megan du musée de Picardie. @Aletheia Press/ DLP

« J’ai rencontré une médiatrice du musée de Picardie en 2019 et je me suis tout de suite dit qu’il y avait quelque chose à faire entre nos deux structures. La direction du musée a immédiatement accepté l’idée d’accueillir une action avec des demandeurs d’emploi, mais nous avons été arrêtés par le Covid, explique Marion Catinus, conseillère en évolution professionnelle à Pôle emploi. Ce projet s’inscrit aujourd’hui dans le programme L’art d’accéder à l’emploi initié par Frédéric Danel, directeur régional de Pôle emploi Hauts-de-France, fin 2021. »

Ce dispositif propose aux demandeurs d’emploi de découvrir de nouveaux lieux, de vivre une expérience collective et de retrouver confiance en eux. Pour cela, ils choisissent une œuvre qui leur sert à se présenter aux entreprises. Les employeurs, de leur côté, ont l’opportunité de rencontrer de potentiels futurs collaborateurs dans un contexte différent. « C’est très enrichissant humainement », confie Anne Megan, médiatrice culturelle au musée de Picardie. « Nous rencontrons des gens qui pour beaucoup, ne sont jamais venus ici, cela nous permet de créer un lien particulier avec eux », souligne celle qui a accompagné les volontaires à choisir une œuvre.

Un travail collectif

« Nous travaillons avec les participants pendant un mois, à raison de deux demi-journées par semaine, une fois sur deux au musée. Cela permet vraiment au groupe de se rapprocher : ils vivent une expérience atypique, il se dégage quelque chose de très fort de ces moments », confie Marion Catinus. Un exercice qui peut paraître simple. « Mais ce qu’ils font ici nécessite beaucoup de travail et ils parviennent à réaliser des choses assez extraordinaires », insiste-t-elle.

Tous bénéficient d’une grande liberté dans leur choix. Si la majorité s’identifie assez rapidement à une œuvre, d’autres, comme Daniel Lompo, ont préféré des éléments architecturaux. « J’ai choisi la technique de rénovation des parquets parce que cela a demandé beaucoup d’organisation et une méthode rigoureuse pour arriver à ce résultat. En fait, il a fallu appliquer les principes de la logistique », lance ce technicien supérieur en méthodes et exploitation logistique qui a mis en avant ses qualités d’organisation et d’analyse.

Daniel Lompo s’est intéressé à la rénovation du parquet du musée. @Aletheia Press/ DLP

Des entreprises séduites

Cette action peu conventionnelle a déjà démontré toute son utilité : après la première édition, l’ensemble des 13 participants a retrouvé un poste et lors de la deuxième, ils ont été douze sur 15 à voir leur situation évoluer. « Tous n’ont pas nécessairement été recrutés directement à l’issue de « L’art d’accéder à l’emploi », mais cela a provoqué un déclic », assure Marion Catinus.

Du côté des employeurs, l’intérêt est également au rendez-vous : « C’est ma première participation, j’étais très intriguée de rencontrer des candidats potentiels dans ce contexte, c’est quelque chose de très innovant et cela promet d’être enrichissant », sourit Carole Daix, responsable du secteur recrutement au CHU d’Amiens à la recherche d’agents de logistique et de restauration. Devant le succès de cette initiative, d’autres structures culturelles réfléchissent à mettre en place des actions similaires.