Le mercure toujours au plus haut dans l'hémisphère nord, la Grèce lutte contre les incendies
L'Europe, l'Asie et l'Amérique du Nord souffrent encore d'une chaleur extrême mercredi dans plusieurs régions, parfois en proie à de violents feux de forêt comme en Grèce, où des centaines de pompiers ont...
L'Europe, l'Asie et l'Amérique du Nord souffrent encore d'une chaleur extrême mercredi dans plusieurs régions, parfois en proie à de violents feux de forêt comme en Grèce, où des centaines de pompiers ont engagé "une énorme bataille" contre les flammes.
De la Californie à la Chine, les autorités ont mis en garde contre les dangers de ces températures pour la santé.
A Genève, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a prévenu que "les chaleurs extrêmes frappent de plein fouet les personnes les moins à même d'en gérer les conséquences, telles que les personnes âgées, les nourrissons et les enfants, ainsi que les personnes pauvres et les sans-abri. Elle exerce également une pression accrue sur les systèmes de santé".
Selon l'observatoire européen Copernicus, les quinze premiers jours de juillet ont été les quinze jours les plus chauds jamais enregistrés et le mois de juillet est en passe de devenir, au niveau mondial, le mois de juillet le plus chaud de l'histoire.
En Europe, plusieurs régions ont été placées en alerte rouge en raison du "danger extrême" induit par ces températures.
Des centaines de pompiers luttent contre des incendies dans l'archipel des Canaries et surtout en Grèce où, pour le troisième jour consécutif, "une bataille énorme" contre les flammes est menée à l'ouest d'Athènes et sur l'île touristique de Rhodes, selon le ministre de la Crise climatique et de la Protection civile, Vassilis Kikilias.
Les vents jusqu'à 60 km/h qui soufflent sur une partie du pays attisent les incendies et une nouvelle canicule y est attendue à partir de jeudi, avec des températures qui pourraient atteindre 44°C vendredi et samedi.
Des renforts vont être envoyés de Roumanie, de Slovaquie et de Pologne dans le cadre d'une entraide européenne, a annoncé Yannis Artopios, porte-parole des pompiers grecs.
Cent quarante neuf pompiers polonais, à bord de 49 véhicules, ont quitté mercredi la Pologne pour la Grèce, ont annoncé leurs responsables.
En Grèce, malgré les ordres d'évacuation dans certaines localités, certains habitants se refusaient à quitter leur habitation.
"Je ne pars pas. J'ai commencé à construire cette maison quand j'avais 27 ans. Je resterai ici au moins pour la regarder brûler", déclare à l'AFPTV Dimitris Michaelous dans la localité de Pournari, au nord-ouest d'Athènes.
Charon
Après Cerbère, c'est la canicule Charon, du nom du passeur des Enfers, qui enveloppe le littoral nord-méditerranéen.
Dans le sud de la France, des records ont été battus, essentiellement en altitude dans les Alpes (est), les Pyrénées (ouest) et l'île de Corse, ont annoncé les services météorologiques. Ces records sont 8°C à 11,9°C au-dessus des normales de saison.
En Espagne, "on ne peut pas être dans la rue, c'est horrible, horrible, horrible", s'est lamentée Lidia Rodriguez, 29 ans, à Madrid. "Comme je suis originaire de Séville, je suis habituée à la chaleur, mais là, on étouffe", a témoigné la vacancière auprès de l'AFP.
Selon l'Agence météorologique espagnole (Aemet), les températures ont atteint 45,3°C mardi à Figueres, en Catalogne (nord-est), et 43,7°C dans les îles Baléares.
En Italie, vingt villes sont placées en alerte rouge. A Rome, le mercure a atteint les 40°C, à peine moins que le record local de 40,5°C datant d'août 2007.
Mardi en début d'après-midi, la température la plus élevée relevée en Italie, qui détient le record de chaleur en Europe avec 48,8°C mesurés en Sicile le 11 août 2021, était de 44°C à Raguse, dans cette même île méditerranéenne.
"A Naples, avec les valises on peut faire dix minutes après on est mort", a assuré à l'AFP Erica Levler, 24 ans, étudiante romaine en vacances dans cette ville du sud de la Botte. "C'est un peu mieux ici car il y a la mer, à Rome il y a pas la mer".
Plans de lutte
Des records de température ont de même été battus dans le monde entier mardi.
L'ONU a appelé le monde à se préparer à des "vagues de chaleur plus intenses", invitant chacun à préparer ses propres "plans de lutte" pour affronter ces températures extrêmes de jour comme de nuit.
Pékin a battu un record vieux de 23 ans avec 27 jours consécutifs de températures supérieures à 35 degrés Celsius, selon les prévisionnistes.
En Irak, le centre et le sud du pays ont connu des températures maximales dépassant les 45 degrés et avoisinant parfois les 50 degrés. Jeudi, il fera 50 degrés à Bassora dans l’extrême sud du pays et le gouverneur de la province a décidé d’un jour férié pour les administrations.
Phoenix, la capitale de l'Arizona, dans le sud des Etats-Unis, a battu un record en place depuis 49 ans, avec son 19e jour consécutif de températures supérieures ou égales à 43,3 degrés Celsius, ont indiqué les services météorologiques.
La vague de chaleur qui frappe le sud des Etats-Unis a favorisé plusieurs feux très violents en Californie, entraînant des évacuations d'habitants. Le plus important, Rabbit Fire, a brûlé quelque 3.200 hectares.
Au Canada, plus de onze millions d'hectares sont déjà partis en fumée cette année, avec 885 feux actifs mardi, dont 566 considérés comme hors de contrôle, selon le Centre interservices des feux de forêt du Canada (CIFFC).
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