Le meilleur soudeur de France, sera-t-il de la région ?
Le 12 mars, Framatome a accueilli l’étape régionale du concours de soudage. Les lauréats se qualifieront pour la finale nationale, prévue fin mai à Poitiers. Pour les participants et les professionnels du secteur, cet événement est une opportunité de repérer de futurs talents ou employeurs, tout en contribuant à valoriser un métier encore méconnu.

Près de 350 soudeurs partout en France, de tout âge et de tout profil, participent au concours de soudage organisé par l’AFPS, l’association française pour la promotion du soudage, entre février et avril. Qu’il soude dans un grand groupe, dans une petite chaudronnerie ou comme soudeur indépendant, le concours n’impose aucune limite d’âge. «La moyenne d’âge des candidats avoisine les 35 – 40 ans. Nous avons des soudeurs de 19 à 65 ans», explique Mehdy Addad, président de l’AFPS et coordinateur en soudage dans sa vie professionnelle.
Une compétition organisée
Après Nancy et Cherbourg, Framatome a accueilli le 12 mars, pour la seconde fois, une étape du concours de soudage sur son site de Saint-Marcel, en Saône-et-Loire. «Nous avons lancé la première édition en 2021 et depuis, nous organisons un championnat tous les deux ans».
Dans chacun des dix centres régionaux, une trentaine de candidats s’affrontent. Ils étaient 44 sur cette étape. Du 23 au 24 mai prochain, les meilleurs – une quarantaine au total – participeront à la finale dans les arènes de Poitiers. «Il y a quatre parcours de compétition selon les différents procédés de soudage, comme l’électrode enrobée utilisée chez Framatome. Le candidat choisit un procédé uniquement». En finale, la compétition mettra en lumière quatre soudeurs, qui recevront du matériel coûteux pour créer des œuvres ou des assemblages soudés à domicile.
Recruter les meilleurs
«Naval Group et Framatome ouvrent les portes de leurs ateliers aux candidats. C’est un moyen d’évaluer leur dextérité au-delà d’un simple CV». Depuis plus de 20 ans, le secteur industriel fait face à une pénurie de soudeurs et soudeuses. «Chaque année, 7 000 postes restent vacants, et avec le développement des futurs EPR, il faudra en créer 3 000 supplémentaires chaque année». Le concours est aussi une opportunité pour les candidats, qui reçoivent régulièrement des propositions d’embauche de la part des industriels partenaires.
«En Bourgogne, nous avons recruté 500 personnes en 2024 et nous visons le même chiffre en 2025. Les besoins les plus importants concernent quatre domaines : l’ingénierie et la conception, la production, l’intervention sur chantiers et la gestion de projet. À l’usine de Saint-Marcel, nous prévoyons 50 embauches en production en 2025, notamment en soudage, usinage et chaudronnerie. D’ici fin 2027, nous souhaitons recruter 50 nouveaux soudeurs», explique un représentant de Framatome. Au-delà du recrutement, le concours cherche aussi à moderniser l’image du métier. «Nous voulons montrer qu’il est possible de réussir à l’école et de choisir une carrière dans le soudage. Ce métier permet aussi d’évoluer, d’accéder à des postes à responsabilité ou de se spécialiser dans le contrôle qualité».
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert